Extrait du journal

Ainsi, il y a cent ans, nos aïeux s'entassaient comme aujourd'hui sous la colonnade avant l'ouverture des bureaux, et, à la première de L'Ecole des Vieillards, en décembre, il leur fallait, eux aussi,- geler dans cet horrible courant d'air pour entendre Talma. Les mêmes barrières étaient là que l'on encastre actuellement encore tous les soirs dans les piliers avec des ferrures qui doivent dater de l'époque. Seul, le soldat, maintenant la cohue des manches à gigots et des chapeaux à la Vidocq, a changé son haut bonnet à poils et déposé son fusil à baïonnette, pour devenir un paisible garde républicain. Pas un effort n'a été entrevu pour assurer au malheureux public un peu plus de confortable. La salle incendiée a été rebâtie ; on a conquis les emplacements des anciennes boutiques du Café du Théâtre, du magasin de Potel et Chabot et de la librairie Stock, triplé les dépendances du théâtre en annexant de spacieux locaux de l'ancien Palais-Royal ; les services de la Maison, loges des artistes, magasins, accès du personnel du théâtre, tout a été amélioré, modernisé, seul, le public reste sacrifié....