Extrait du journal

J ose dire que ce serait très amusant. Je M'expliquerais d'autant plus posément qu'Outrey se serait moins contenu, et mon discours, dont la fantaisie un peu neuve s'ouvrirait à la manière d'un éventail rafraîchissant sur la monotonie quelquefois lourde de nos assemblées, aurait encore cet avantage de Valoir au ministère tes voix inattendues de l'extrêmegauche : « Notre honorable collègue a raison, ce sourire est bien le mien. Permettez-moi de vous l'expliquer. Messieurs. Un seul de vos griefs serait légitime, or il n'a pas été formulé véritablement, celui d'avoir agi sans vqus. Je ne le mérite pas. Si je ne vous ai point entretenu de mon projet, c'est par suite des travaux dont nous sommes tous accablés. Je remettais à demain — car je voulais chaque jour vous le développer — et des soucis nouveaux vous sollicitaient sans répit. Je remercie donc l'interpellateur, mon ami M. Outrey, de m'avoir enfin donné l'occasion tant attendue de m'expliquer ét se tournant non pas contre, mais vers lui, le reproche que je vous remerciais de ne me pas dispenser, je dirais qu'il a trop tardé. Il me rend, en effet, un grand service en me permettant de mettre sous vos yeux les résultats obtenus. Non seulement je n'ai pas eu tort, mais j'ai eu mille fois raison. Vous le direz après moi, dans quelques minutes, et mon honorable accusateur se demandera, tout le premier, par suite de quel mirage bizarre, ou de quel vertige inexplicable, qu'il reconnaîtra vite aussi ne pas dépendre de lui-même, que je connais, que je sais tellement pris par ses merveiLleuses études sur l'Indo-Chine, il a pu choisir, pour attaquer le Gouvernement, l'expérience passionnante et l'heure incontestable qui auraient dû, plus que jamais, par suite de leur succès décisif, à un point insoupçonné de sa bonne foi, le contraindre, si je puis m'exprimer ainsi, à se rester fidèle en le soutenant davantage, plus qu'il ne l'a fait encore jusqu'à présent. »...