Extrait du journal

Léon. Dans la pensée des auteurs, le véritable roman de la Séparation est là. L'amour n'est grand que soutenu par la famille. La Séparation, en déchirant la famille,- tuait l'amour. Le doc teur Le Croizec avait charge d'âme; :1 aurait mieux fait d'essayer de sauver sa famille que d'essayer de sauver son pays. Il n'était pas fait pour cette der niàre tâche, et, au contraire, il était très bien fait pour l'autre. D'ailleurs, la France, à cet affreux moment, dépensait à l'excès ses forces nerveuses, des forces dont elle allait avoir un si grand besoin dans une lutte plus pressante. Les amoureux auraient pu s'aimer en paix sous l'égide du père de famille. Là était le devoir, non moins beau parce qu'il était plus facile. La France eût donc profité davantage de ces amours régulières et fécondes que de l'action politique de Le Croizec, et celui-ci s'en apercevra sans doute quand tout c;era perdu....