Extrait du journal

Elle se leva, nerveuse, pour le mieux découvrir. On l'apercevait là-bas, dans le clair, riche et rude, sur des tertres verdoyants, avec ses donjons, la lourdeur de sa grise muraille, et paré de son étang comme d'un grand miroir. Il veillait là, trapu, enraciné, le pied dans les eaux, le front dans les rafales. C'était la vieille demeure où l'on se serre aux soirs d'orage, aux mauvais soirs. De grands vents passaient sur le pays ; des ardoises volaient quelquefois, ou c'était le bruit des vitres qu'a brisées l'ouragan, ou l'on trouvait devant la porte une branche fracassée. On eût dit que Dieu était par-là, au dessus, avec la foudre. Et là-bas, après les terres, tout autour, c'était la forêt, encore la forêt, drue, épaisse et noire, la forêt ensorceleuse et méchante où se promène peut-être — qui sait! — Barbe-Bleue....