Extrait du journal

On m'avait dit : « Ne sortez pas ce matin, il y a eu des rixes. La police pourchasse les étudiants qui sont en grève ; avec ces jeunes exaltés, sait-on jamais ce qui pourrait arriver ?. » Je ne me suis pas laissée épouvanter J'en ai vu bien d'autres Fuyant les artères modernes. j'ai demandé au chauffeur de me conduire là bas. dans ce quartier de Fostal qui fut, jadis, la capitale des Khalifes aux premiers âges de la conquête et où, maintenant, les ruines,, lamentablement, s'accumulent. C'est dans cet amoncellement de décombres, de poutres et de pierres que les fervents de l'art musulman ont récolté leurs plus riches moissons. Boiseries, faïences, verreries de toutes sortes ont révélé aux hommes modernes la science des Arabes du moyen âge. La ville, plusieurs fois détruite et brûlée, a dormi longtemps sans son linceul de poussière, puis, un jour, ses vestiges, un à un, ont surgi pour la plus grande joie des admirateurs de l'Islam. La légende de Fostal est parmi les plus poétiques. Quand le général Amron, commandant les troupes du Khalife Omar, s'empara de l'Egypte byzantine et vint s'installer au Caire, tandis qu'on plantait sa tente, une colombe vint faire son nid sur les cordages ! Amron ordonna que l'on ne touchât pas à l'oiseau et, pensant que sa venue en ce lieu était un ordre divin, il déclara que la cité future serait construite à la place même occupée par la colombe....