Extrait du journal

Il songeait à la vie qu'il aurait le jour où son grand-père mourrait et à la fortune qui l'attendait; Cette pensée lui paraissant affreuse, il essaya de la chasser, mais elle revint obsédante. Alors, superstitieusement, afin de conjurer le sort, il toucha le bois de son lit. Maintenant, c'est à Françoise que son imagination capricieuse le ramenait. Cependant qu'elle dormait, il se rappelait une sottise qu'elle avait dite à propos de Shakespeare, et il la revoyait se promenant dans la chambre, nue sous sa chemise trop courte, avec une démarche un peu ridicule. Il entendait encore les mots de l'injuste scène de jalousie qu'elle lui avait jouée dès son arrivée, et naturellement les traits de celle qui en avait été cause, en s'idéalisant, se précisaient dans son esprit. Elle lui paraissait si désirable qu'il en était troublé, et ne pouvait se défendre contre un désir d'infidélité. Il se rappela ensuite qu'il avait besoin d'aller essayer un pardessus d'été, chez un tailleur anglais, et puis il pensa que, malgré tout, il adorait Françoise et que s'il devait la quitter, il serait le plus malheureux des hommes....