Extrait du journal

ascenseurs. Cinq heures pour franchir deux kilomètres ! autant vaudrait remplacer tout de suite le piolet par la hache de silex et nous repaître de racines dans une cabane du Club Alpin. L'absurde crédulité des touristes est entretenue par l'augurât des guides; quelques fils électriques, et c'en serait fait de ces terreurs qui datent de l'âge de pierre. Traverser un col en automobile, à la bonne heure! on jouit du même spectacle, et l'on impose à la nature brute toute la supériorité de l'industrie humaine! Mais ici, à pied, stupidement désarmé devant ces monstres préhistoriques, on enrage de l'impuissance où l'on est de les met,tre à la raison. La nature, sans l'homme, livrée à elle-même, est dépourvue de toute idée originale, spontanée ou imprévue, de toute beauté artistique; elle gêne, elle n'émeut pas....