Extrait du journal

raire a guidé le goût? Les professeurs nous ont inculqué-les admirations de tout repos, qui ne passionnent guère la jeunesse. Mais les lectures émouvantes, les lectures qui nous bouleversèrent, nous les devons tantôt au hasard, tantôt à la propagande orale. Je ne crois pas avoir acheté un seul livre parce qu'il était recommandé par un journal ou une revue. Dans ma jeunesse, il est vrai, je ne lisais jamais les critiques; plus tard, j'ai reçu la plupart des volumes dès leur apparition. Je ne me souviens pas non plus d'être allé voir une pièce, parce que les journaux en avaient fait l'éloge. En sorbe que mon cas confirmerait complètement l'opinion de Faguet. J'en puis dire autant pour la plupart de mes amis. Mais ceux qui faisaient exception à la règle, avaient souvent de l'influence: Mon ami D. achetait maints livres après avoir lu son feuilleton littéraire et il me les prêtait ensuite. Or, D. n'a pas été sans action sur mon éducation esthétique....