Extrait du journal

Le champ lyrique et le champ dramatique sont vastes, et ce magnifique théâtre, que nous devons à M. Gabriel Astruc, et qui est t'un des plus beaux du monde, peut accueillir bien des œuvres que l'encombrement, la routine ou la défiance écartent des autres scènes. Aujourd'hui, entre une série éclatante de balilets suédois et russes et les représentations que prépare Mme Isadora Duncan, il nous offre une grande tragédie antique et une farce de Molière: l'une et l'autre sont présentées avec soin, et, la seconde, avec pittoresque ; il faut louer les initiateurs d'un tel spectacle et leur souhaiter la réussite. La critique n'a le droit d'exercer ses sévérités qu'à l'égard des spéculations qui tentent trop souvent le bas commerce de certains théâtres; mais elle doit son appui et sa bienveillance active aux entreprises qui se recommandent de quelque noblesse, et nous n'éprouvons que gratitude à l'égard d'une direction qui, sur le même programme par une audace insigne, assemble les noms de Molière et de Leconfe de Liste. -...