Extrait du journal

h janvier 1890. Un certain nombre de députés appar tenant soit au groupe agricole, soit ail groupe commercial, industriel et maritime, soit au groupe du travail national ont l’intention de présenter, dès la rentrée du Parlement, à leurs groupes respectifs, une motion ten dant à confier aux bureaux des groupes économiques de la Chambre le mandat d’établir un programme commun de tra vaux qui comprendraient l’étude simultanée des principales questions à l’ordre du jour. Chaque groupe examinerait ensuite ces diverses questions, selon ses tendances économiques; mais ces études parallèles auraient pour effet de donner plus de cohésion et d’ampleur aux discussions pu bliques, en ce sens que les orateurs des divers groupes économiques pourraient utiliser, a la tribune de la Chambre, les ré sultats des travaux de leurs groupes res pectifs. Nous nous hâtons de reconnaître que tous les membres des groupes qui se proposent de consacrer leur attention aux questions d’économie politique sont remplis de bonne volonté et pensent sérieusement utiliser leurs aptitudes sur le terrain spécial qu’ils ont choisi ; mais nous doutons qu’ils puis sent arriver à des résultats pratiques, ils s’agiteront beaucoup; ils discuteront long temps ; leurs travaux seront forcément in cohérents ; les rapports qu’ils feront publier iront rejoindre, dans la poussière des ar chives parlementaires, nombre d’autres documents qui y dorment d’un éternel sommeil. Pourquoi en sera-t-il ainsi i Parce que l’initiative de toutes les grandes ques tions économiques et financières appartient seulement au gouvernement. C’est aux ministres qu’incombe l’élaboration des pro jets tendant à reformer l’impôt, à assurer l’équilibre, à protéger et a concilier tous les intérêts, à favoriser le travail, à entourer des garanties nécessaires la production na tionale, etc. Lorsqu’elle se met en mouvement à tout propos et hors de propos, l’initiative privée n’aboutit qu’à jeter la confusion dans les travaux du Parlement et à retarder finalement les solutions les plus urgentes. Ce qui manque depuis longtemps à nos assemblées législatives, c est 1 esprit de suite et de méthode ; on aborde toutes les ques tions à la fois ; on ne sait pas assignci un tour de rôle à chacune d’elles ; on ne se donne pas la peine de les classer par rang d’importance. On se noie sous un déluge de propositions. S’agiter, ce n’est pas travail ler. On ne fait de bonne et utile besogne que si l’on sait coordonner le travail. Une crise ministérielle vient de se pro duire en Espagne. Après avoir reçu la dé mission de ses collègues, M. Sagasta, prési"...