Extrait du journal

DÎJON. Depuis qu’un homme indigne du nom de l’empereur a livré cette grande mémoire à l’exploitation royaliste, les réactionnaires ne prennent plus la peine de dissimuler ; ils espèrent tout haut, iis détestent de même. Autant, au mois de février, ils accablaient la République de leurs bai mains hypocrites, autant à cotte heure, ils cherchent à la salir en attendant qu’ils l’étouffent. Honteux spectacle, mais qui excite moins l’indignation que la pitié ! Au moins devraientils, ces tristes hommes de la monarchie, consulter, à défaut de patriotisme, l'instinct de la conservation ! Deux fois, en moins d’un quart de siècle, ils ont laissé tomber la France dans le sang de deux révolutions qu’ils n’ont su ni prévenir ni prévoir ; où donc et comment la mèneraient-ils, si pour un temps ils l’éloignaient de la République ? Par quelle forme de gouvernement et à quelles destinées? Quel est donc le despotisme dont nous n'ayons pas goûté0 Quel est le monarchiste qui pourrait nous être nouveau? Quel est le constitutionnalise où il nous fût possible de trouver une dernière illusion ? Nous avons passé partout ; ctà moins qu’on ne veuille recommencer le même cercle d’épreuves pour y tourner éternellement la meule des révolutions, il n’y a plus qu’une seule chose de possible, il n’y a plus qu’une seule chose avec laquelle un progrès toujours nouveau soit à espérer : la République....