Extrait du journal
e ses projets, la sommait chaque matin de se dissoudre, elle lui répétait à satiété, pour motiver ses injonctions, quelle ne représentait plus l’opinion du pays. On en pourrait dire tout autant, et avec cent fois plus de raison, des conseils généraux. En effet, les élections qui leur ont conféré les pouvoirs déni le plus grand nombre d’entre eux vient de chercher à user contre la République, ont eu lieu à la suite des événements de mai et de juin 1848, événements qui avaient jeté dans la France entière une si grande consternation. A cette époque, on réagissait de toutes parts, et beaucoup de républicains eux-mêmes se prêtaient à ce mouvement. On se laissa donc aller assez volontiers à laisser entrer dans les conseils généraux les hommes qui se présentaient comme voulant faire la guerre au désordre, au désordre seul, et qui protestaient d'ailleurs de leur dévouement à la République. Ce fut une faute, de la part du parti républicain, de laisser ainsi le champ aussi libre à tous ces adorateurs du passé, dont les uns regrettaient le régime d’avant 1850, dont les autres, dépossédés des privilèges politiques que la monarchie bourgeoise de juillet leur avait assurés pendant dix-huit ans, ne devaient pas se sentir trèsdisposés à aimer la République et les institutions nouvelles que l’Assemblée nationale allait fonder. Ce qui contribua encore à enlever à l’élection des conseils généraux une bonne partie de l’importance qu’elle aurait eue dans toute autre occasion, c’est qu’on était convaincu que la loi organique sur l’administration départementale né se ferait pas attendre pendant plus de deux années, et qu’on ne voyait dans les conseillers généraux qui allaient être nommés, qu’une sorte de rouage provisoire destiné à faire marcher l’ancien mécanisme administratif, jusqu’à ce qu’un mécanisme nouveau lui eût été substitué. Si l’on eût pu prévoir que ces conseils seraient appelés à fonctionner au delà de la session de 184-8, qu’on assignait comme un terme unique à leur existence, il est certain qu’on se fût préoccupé davantage des élections qui leur donnaient une investiture aussi étendue, et qu’on eût demandé aux hommes qui sollicitaient les suffrages de leurs concitoyens, des garanties beaucoup plus sérieuses de leur dévouement à la République. L’esprit républicain était encore assez vivace en août 1848, même après les tristes événements que nous avons rappelés ci-dessus pour que la victoire lui fût restée, si la question politique s’était posée dans les momies électoraux à propos des conseils généraux....
À propos
Le Courrier de la Côte-d’Or est un périodique ayant paru trois fois par semaine entre 1839 et 1851. Bien que son contenu porte principalement sur l’actualité de la région dijonnaise, on y trouve également des articles portant sur la politique et l’économie nationale.
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