Extrait du journal

Versailles, 31 mai, soir. Les communications avec Paris seront rétablies vendredi ou peut-être demain. Paris restera encore quelque temps sous la juridiction militaire. i)es ordres pour incendier ont été trou vés sur des individus arrêtés ou tués. Ces ordres portaient le timbre du Comité central ou celui du Salut-public avec la signature : Ulysse Parent. Versailles, 30 mai. On évalue à 40,000 le nombre des pri sonniers de la Commune qui, depuis le 20 mars dernier, ont été amenés à Satory. Par suite des convois, qui arrivent ou qui partent à chaque instant, on peut dire que, depuis quelques jours, l’effectif des prisonniers détenus à Satory se main tient entre 9 et 10,000 hommes. Cinq commissaires président aux inter rogatoires. Ils se tiennent en permanence et se relèvent deux ou trois fois par jour. C’est jeudi 1” juin que les conseils de guerre siégeant à Versailles commence ront à juger les insurgés. On dit que les sieurs Assi et Rochefort figureront parmi les premiers accusés traduits devant la cour martiale de Ver sailles. M. Rochefort a fait appeler hier l’au mônier de la prison. Versailles, 30 mai. Trois individus ont été arrêtés ce matin. Ils auraient été surpris faisant des tenta tives incendiaires autour du château de Versailles. Les postes des pompiers ont été doublés aujourd’hui. Versailles, 30 mai. Les approvisionnements manquent à Paris. L’incendie du grenier d’abondance est en partie cause de cette pénurie. Des mesures sont prises pour faire faire du pain par les boulangers de province dans un certain rayon autour de Paris. Versailles, 30 mal. Assemblée Nationale La première partie de la séance a été remplie par un discours du général Trochu, qui est venu réclamer la prise en considération de la proposition tendant à demander compte aux membres du gou vernement de la défense nationale de la manière dont ils ont exercé le pouvoir à Paris durant le siège. L’Assemblée a voté la prise en considé ration. Des débats très vifs, soulevés par des interpellations du général Ducrot, ont occupé la seconde partie. Le général avait demandé à poser à M. le ministre de l'intérieur une question relative à l’administration de la Nièvre, question qui avait été retardée à cause des évènements de Paris. « La question de la Nièvre, dit le Gau lois, ne tarda pas à être vidée, et la vé ritable question se posa. L’accusation fut nettement portée, contre le ministre de...