Extrait du journal

Le service de la poste entre Paris et la France est suspendu ; les communications avec Versailles sont interdites. Paris se trouve, par le fait de son insurrection, sé paré du reste du pays. M. Ram pont, directeur des postes, avait relnsé de céder la place au directeur nom mé par le comité. Mais le lendemain, c’està-dire le 30, il dut se retirer devant fa for ce et émigrer à Versailles avec la plupart des employés de son administration. Voici, à ce sujet, ce que dit la Gazette de France : « La Commune a expulsé M. Rampont de la direction des Postes, et le « délé gué » qu’elle avait nommé s’est installé à sa place. « Mais M. Rampont n’a pas quitté seul la direction des Postes. Tous ou à peu près tous les employés Vont suivi dans sa retraite, et les bureaux sont fer més. < M. Rampont, en prévision de ce qui arrive, avait d’ailleurs donné des ordres. Ce matin, aucun courrier n’est parvenu à Paris. Tous les bureaux ambulants ont été dirigés sur Versailles. » « Qu’espère-t-on obtenir de nous, dit la Liberté, en nous isolant du reste de la province ? « Le gouvernement de la Commune ne prend même pas la peine de rassurer la population : il daigne encore moins ren dre compte de ses actes. « En admettant que certaines lignes de chemins de fer soient réservées dans sa pensée, à l’alimentation de Paris, la di sette, provoquée par la peur, ne tardera pas à se faire sentir.» D’autre part, vendredi à trois heures du matin, ordre de fermer les portes a été donné aux différents postes de l’enceinte. Cet ordre a été immédiatement exécuté. Le Moniteur ajoute : « Les gares du Nord et de Lyon sont en pleine activité. La gare Saint-Lazare ne fonctionne plus. On nous affirme, au dernier moment, qu’il en est de même pour la gare de l’Ouest. » Nous emprunterons maintenant au Sa lut public les renseignements suivants qu’il dit tenir de la bouche de voyageurs venus de Paris par les derniers trains : « Les portes et poternes de l'enceinte ont été fermées le 31, à trois heures du matin. On s’attend à voir fermer d’un moment à l'autre, par des barricades, les passages des chemins de fer. Paris alors sera dans la même situation que lors du blocus prussien. « Des avis affichés aux abords de cha que bureau de poste annoncent (pie les lettres et journaux à destination de la province ne sont plus expédiés par 1 ad ministration. « La Banque est gardée par le 12e ba taillon. « La caisse municipale n’existe plus a l’Hôtel-de-Ville. Les po: teurs de coupons à échéance sont éconduits plus ou moins poliment. . « On continue à arrêter les officiers des bataillons suspects. « On continue à réquisitionner. Les délégués du comité central ont saisi, hier matin, aux halles, le produit de la vente à la criée des poissons de mer : 30,000 fr....