Extrait du journal

CHALON. Élection des Bléputés au Corps : législatif. La nouvelle loi électorale vient de paraître au Moniteur y et, par un décret, en date du 2 février, le» élections des députés au corps législatif sont fixées au 29 de ce mois. Le département de Saône-et-Loire aura quatre députés à élire. En attendant que nous puissions reproduire in extenso celle loi nouvelle, nous allons chercher à en faire connaître les principales dispositions. Le suffrage universel en est la base fondamentale. Tout Français majeur est électeur, et il exerce libre ment son droit dans la commune qu’il habite. Les hommes flétris, les hommes indignes que la justice a flétris de ses arrêts, que l’infamie a marqués de son sceau ; les banqueroutiers, les vagabonds, les escrocs, les hommes de mauvaise conduite ou de mauvaise foi sont seuls écartés de l'urne électorale. Chaque électeur votera dans sa commune, sans déplacement et sans fatigue. L’élection sera directe, mais renfermée dans des circonscriptions qui ne com prendront que des groupes de 35,000 électeurs. Les fonctionnaires publics, salariés par l’Etat, sont seuls exclus des candidatures législatives. Ce principe établi, la loi n’exige que les conditions suivantes i être âgé de 25 ans au moins, et n’avoir jamais perdu son droit d’électeur. Le corps législatif ne comprendra que 261 membres. Les orateurs y parleront de leur place. On n y fera pas de politique. Les discours ne seront même pas reproduits. Le procès-verbal des séances n’eu sera que le résumé fidèle. Telle est l’analyse rapide que donne de cette loi le journal la Pairie. Les listes électorales qui ont servi au vote des 20 et 21 décembre 1851, serviront également à cette élection. L’Algérie et les Colonies ne nomment pas de dé putés au corps législatif. Les militaires et marins en activité de service seront portés sur les listes électorales de leur commune, et ne voteront que s’ils s’y trouvent au moment de l’élection. Félix Sorbet. Organisation du ministère de la police. Lettre du prince Président de la République à M. le minis tre de la police générale. « Monsieur le ministre, » Au moment où vous allez organiser le ministère de la police générale, je désire que l’idée dominante qui me fait juger cette organisation nécessaire vous soit toujours présente, et que vous demeuriez bien pénétré de l’esprit suivant lequel elle doit être mise en pratique. » Aujourd’hui, quoique responsable, le président delà République ne peut, à l’aide des seuls moyens officiels, connaître que très imparfaitement l’état général du pays. Il ignore comment fonctionnent les divers rouages de l’ad ministration, si les mesures arrêtées avec ses ministres s’exécutent conformément à l'intention qui les a dictées , si l’opinion publique applaudit aux actes de son gouver nement on les désapprouve ; il ignore enfin quels sont, dans les diverses localités, les écarts à réprimer, les né gligences à stimuler, les. améliorations indispensables à introduire. En effet, il n’a poar s’éclairer que les rensei gnements souvent contradictoires, toujours insuffisants de divers ministères. » L’administration de la guerre, celle des finances, ont un contrôle; le ministère de l’intérieur , qui est le seul politique, n’en a pas. Lorsqu’un ordre est transmis à un préfet, h faut s’en rapporter à ce préfet lui-même pour savoir si l’exécution a été ce qu’elle devait être. Suppo\ sez des conflits entre les diverses autorités, comment, sur des informations incomplètes et nécessairement partia les, juger qui a raison, qui réprimander ou récompenser avec justice ? • D’un autre eété, la surveillance se trouvant trop lo calisée, renfermée dans une sphère trop étroite, exercée par des agents indépendants les uns des antres et sans lien direct avec le pouvoir central, les délits, les crimes , les complots ne sauraient être ni prévus, ni réprimés d’une...