Extrait du journal

Les mouvements insurrectionnels qui se sont produits à Lyon, à Thiers et peut-être ailleurs, le jour des élections, avaient été ordonnés par les chefs de la Commune de Paris. Voici en quels ter mes M. Delescluze, l’un des éminents, conseillait aux departements, dans son journal le Réveil, de s’abstenir de vo ter : Le gouvernement de Versailles veut procéder dans peu aux élections municipales, en confor mité de la loi monarchique qu’il a fait voter par les ruraux. Aucun citoyen digne de ce nom ne peut s’associer à cette mesure anti-populaire, en prenant part à un vote qui tend à consacrer la subalternisation de la Commune. Les départements comprendront cela et ne voteront pas. S’ils faisaient bien, ils profite raient de la circonstance pour proclamer la Commune et nommer les délégués pour Paris. Ce serait un acte viril, un témoignage éclatant de leurs sympathies pour la cause de la Com mune; ce serait la défaite de M. Thiers. Les départements feront-ils ce que nous leur de mandons ? Malgré certaines précautions oratoires, cet appel à l’insurrection n’en est pas moins formel. A Tarare, d’après le Courrier de Lyon, les élections municipales n’ont pu avoir lieu. La masse des ouvriers, au nombre de deux mille, qui se sont portés aux bu reaux. n’a pas usé de la violence propre ment dite; ellen’était pasenarmes, mais elle a opposé une résistance d’inertie telle qu’il n’a pas été possible de la surmonter complètement, et qu’un très-petit nombre d’électeurs ont pu parvenir à déposer leur vote. Le ministre de la guerre a fait savoir aux généraux commandant les divisions et subdivisions départementales qu’ils pouvaient licencier tous les bataillons de volontaires formés depuis l’insurrection de Paris. Une députation des notaires de Paris s’est rendue à Versailles pour conférer avec M. Dufaure, ministre de la justice, sur les intérêts menacés de leur vieille corporation. Il est, dit-on, question de supprimer les receveurs particuliers. Ce qui donne une apparence de vérité à cette rumeur, c’est qu’un mouvement important, qui devait avoir lieu dans le personnel des receveurs d’arrondissement, a été arrêté par M. Pouyer-Quertier....