Extrait du journal

ture, bâtiment carré qui formait une sorte de citadelle. Les marins débar qués de la frégate cuirassée, qui stationnait devant Marseille, ont pénétré la bâche d’abordage à la main dans le bâtiment de la préfec ture, ont fait 500 prisonniers et ont mis fin au règne des parodistes de la Commune de Paris. De nombreux coupables ont été arrêtés et justice en sera faite par l’application des lois. Ainsi toutes les grandes villes sont aujourd’hui ralliées autour du Gouvernement, librement élu du pays. A Limoges, il s’est produit une émotion peu dangeureuse ; mais les communistes de cette ville, jaloux de se montrer à la hauteur des com munistes de Paris, ont assassiné le colonel du régiment de cuirassiers qui était cantonné dans le départe ment. La répression va suivre de près ce lâche assassinat. Devant Paris nous avons achevé de couronner tout le plateau de Châtillon. Un feu de peu d’effet s’est échangé entre la redoute de Châtillon, conquise par les défenseurs de l’ordre, et les forts d’Issy et de Vanves. Le Gouvernement, soigneux d’épargner le sang de l’armée, n’a pas voulu ordonner l’attaque de ces forts dont le sort est lié à celui de Paris et qui tomberont avec la grande capitale, quand le moment en sera venu. Les insurgés qui ne peuvent plus se dire vainqueurs sont consternés ; ils se proscrivent les uns les autres en attendant qu’aban donnés de toute la population ils trouvent la fin qu’ils ont méritée. Tels sont les faits d’hier et d’aujour d’hui rapportés avec l’exactitude dont le Gouvernement est résolu à ne jamais s’écarter. A. Thiers. Versailles, 5 avril, 1871, 7 h. du matin. Chef du pouvoir exécutif aux autori tés militaires. Le gouvernement vient de rece voir la dépêche suivante : Marseille, 5 avril 1871, 1 h. 43 soir. Général de division à M. le ministre de la guerre. j’ai fait une entrée triomphale dans la ville de Marseille avec toute mes troupes, j’ai été beaucoup acclamé, mon quartiergér.éral est installé à la préfecture. Les dé légués du comité révolutionnaire ont quitté individuellement la ville dès hier matin. Le procureur général près la cour d’Ain, qui me donne le concours le plus dé voué, lance des mandats d’amener contre eux dans toute la France. Nous avons 500 prisonniers que j’ai fait conduire au châ teau d’If....