Extrait du journal

Paris, 6 novembre. D’après des bruits qui circulent depuis hier soir, le ministère serait très pro chainement modifié. On dit que M. le duc de Broglie succéderait à M. de Rémusat au ministère des affaires étrangères et que M. Ricard aurait le portefeuille des travaux publics. Voici l’ordre dans lequel seront défini tivement présentés à l’Assemblée les pro jets de loi les plus importants parmi ceux qui sont actuellement à l’étude. La Cham bre statuera sur : Ie La présidence temporaire de la Ré publique conférée pendant quatre ans à M. Thiers ; 2° La vice-présidence de la République ou intérimat en cas de mort ou d’acci dent; 3e Le budget; 4° La loi sur l’instruction primaire, prenant la place de la loi de réorganisa tion militaire qui n’est pas encore ter minée et qui viendra immédiatement après ; Enfin la loi électorale. Vendredi prochain, 8 novembre, les chefs du parti républicain tiendront une réunion préparatoire. Un certain nombre de députés de la gauche y assis teront. On espère déterminer les chefs du centre gauche à venir également à cette première réunion. Il s’agira d’adopter, si possible, une ligne de conduite unifor me dans toutes les discussions auxquelles vont donner lieu les projets de loi cons titutionnels. Paris, 6 novembre. Le Monde publie le texte d’une pétition adressée à l’Assemblée nationale pour lui demander le rétablissement de la monar chie. Cette pétition se signe en ce moment à Paris. Après avoir énuméré les titres du comte de Chambord au point de vue de l’intérêt public à l’intérieur comme au point de vue des alliances extérieures, et déclaré qu’avec la République, nous n’inspirerons confiance à aucun des grands peuples de l’Europe et que « réduits à nous trouver toujours seuls contre tous, nous serons condamnés pour être respectés à entretenir des armées immenses, » la pétition ajoute: « La nation, MM. les dé« putés, vous avait dans sa pensée attri« bué une double mission, celle de eon« dure la paix et d’établir régulièrement « un gouvernement définitif. Eile vous « convie aujourd’hui à remplir la seconde « partie de votre tâche. Soyez ses inter< prêtes auprès de la famille royale ; « priez-là de s’unir pour le bonheur de la < patrie. Ne laissez pas la France s’agi< ter plus longtemps sous ce régime...