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Courrier de Saône-et-Loire, 10 février 1870

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Courrier de Saône-et-Loire
10 février 1870


Extrait du journal

. A sept heures, M. Morel, commissaire de police de la Villette, — dans le ressort duquel devait avoir lieu une réunion publi que, où M. Henri Rochefort avait promis de se rendre, — reçut la visite d’un officier de paix, du bureau des délégations, lui appor tant, de la part du préfet de police, l’ordre d'exécuter le mandat d’amener. Voici maintenant quelques détails em pruntés â plusieurs journaux et notamment au Gaulois : Au numéro 51 de la rue de Flandres, au fond d’une cour assez spacieuse, se trouve une salle pouvant contenir de 3 à 4 000 personnes. C’est la salle de la Marseillaise C’est là que Rochefort réunit périodique ment ses électeurs. Lundi soit, le député de la première cir conscription y devait faire, ainsi que M. Flourens, une conférence publique sur Vol taire. , Le bruit avait couru, dans la journée, qu’au sortir de cette réunion M, Henri Ro chefort devait être arrêté. La réunion était annoncée pour huit heu res. Dès cinq h‘tires, la salle était pleine. ' A sept heures, la roue regorgeait de monde. Il y avait, dans la rue de Flandres, une foule assez considérable. Fort peu d’a gents de police. De temps en temps, du milieu de la foule, quelques cris de : « Vive Roche fort ! » Entre sept heures et demie el huit heu res, une forte escouade de sergents de ville débouche dans la rue de Flandres. A la télé de ectie escouade, deux officiers de paix en uniforme et un commissaire de police ceint de son écharpe. La foule accueille les agents par des huées ot le cri de : « Vive Roeln fort ! » Aussitôt la circulation est établie. Un triple cordon de sergents de ville dégage les abords de la salle de réunion. 11 est absolu ment défendu de passer. La foule se tient silencieuse et anxieuse des deux côtés de cette haie policière. Vers neuf heures, Rochefort arrive en voiture au haut du fauboui g Saint-Ihrtin. 11 descend à la hauteur de l’ancienne barrière et s'engage à pied dans la rue de Flandres. La foule le reconnaît et l’acclame. Les ser gents de ville s’écartent, lui livrent passag#, et, fermant aussitôt leur cordon, l’enveloppe dans un cercle. M. Morel exhibe un mandat de justice et somme Rochefort de le suivre. Celui-ci n’oppose aucune résistance et se borne à dire à Flourens et à quelques autres amis qui l’accompagnaient : * Ne faites pas appel au peuple. Laissez faire ! * Le prisonnier est conduit au poste de po lice, situé presque en face de la salle de la réunion, et dont l'issue, qui donne sur la rue de Flandres, est fermée par une grille. Des que Rorheforl a disparu dans le pas sage, la foule se rue sur la grille, la brise et entre. Mais le passage a deux issues ; Ro chefort, M. Mord, l’officier de paix et un agent sont déjà installés dans une voiture à deux places, la seule qu’on ait pu trouver, et roulent vers Sainte-Pélagie, où le prison nier arrive à neuf heures dix minutes. L’écrou est aussitôt dressé, et Rochefort, auquel le commissaire demande s’il a quel que commission à lui faire faire, réplique par une tin de non recevoir. Cependant, il...

À propos

Lancé sous le titre Le Drapeau tricolore en 1832, ce journal de Chalon-sur-Saône devient le Courrier de Saône-et-Loire en 1840. En 1921, il absorbe le Journal de Saône-et-Loire et l'intègre à son nom en 1947 pour donner Le Courrier, Le Journal de Saône-et-Loire. Depuis 2000, le titre est publié à nouveau sous le nom Journal de Saône-et-Loire.

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