Extrait du journal
CHALON. Jetons un coup d’œil sur le passé. Quel merveilleux changement s’est opéré au milieu de nous? Aux angoisses du présent, à l’incertitude de l’avenir ont succédé la joie, la confiance et la sécurité. La France est sauvée. Les pro jets des méchants sont déjoués, et leurs menaces sanglan tes, qui devaient se réaliser en 1852, tournent aujourd’hui à leur honte et à leur confusion. C’est bien, comme on l’a dit, une ère nouvelle qui commence , ère de grandeur et de prospérité, qui succède à une époque de misère et de calamité publique. Avant l’acte mémorable du 2 décembre, tout s’énervait et sommeillait. La gène et la détresse frappaient à toutes les portes. Le travail devenait chaque jour plus rare. Le commerce et l’industrie dépérissaient. La France marchait à sa ruine, et, déjà , apparaissait menaç ant le spectre hi deux de la guerre civile. Une Jacquerie s’était organisée pour se partager les dépouilles de celte malheureuse na tion. Les assassins et les pillards se préparaient dans l’ombre. Nous les avons même vus à l’œuvre. Mais, que les temps ont changé! Le neveu de l’Empe reur, Louis-Napoléon Bonaparte, que le Peuple, dans son instinct admirable, avait placé à la tête du gouvernement, avait sondé tout le danger, et, par un de ces actes décisifs et vigoureux, comme il appartient aux Napoléon seuls d’en faire, il écrasait l’anarchie et donnait au pays des jours meilleurs. Dès le lendemain, la France remontait au rang d’où elle était descendue. L’espoir renaissait dans tous les cœurs. Le commerce et l’industrie commençaient à re fleurir. Les pervers tremblaient ; les bons se rassuraient. Béni soit le nom de Napoléon, c’est le nom du sauveur de la patrie ! Ouvriers, vous dont le cœur fut toujours honnête, mais que de vils intrigants avaient égarés , vos yeux se sont ou verts. Inutile de vous rappeler les faits accomplis, vous les avez gravés dans votre mémoire. Aujourd’hui, M. le Président de la République , qui s’intéresse vivement à voire sort, vient de rendre plusieurs décrets en votre fa veur. Déjà de grands travaux se préparent, et de nom breux ateliers vont s’ouvrir, où vous trouverez du travail et un salaire raisonnable. Cultivateurs et vignerons, vous qui naguère ne reveniez des foires et des marchés que les larmes aux yeux, vous qui travailliez avec acharnement du malin au soir et ne pouviez suffire à vos modestes besoins, réjouissez vous , car les mauvais jours sont passés. Le blé et le vin se ven dent; les foires reprennent, vos positions vont s’amélio rer. Négociants, industriels et propriétaires, vous aussi, vous avez déjà ressenti les bienfaits du gouvernement de Napoléon, et rendu justice à son courage et à son patrio tisme. Tous, nous devons donc une éternelle reconnaissance à Louis-Napoléon. Que son nom soit béni ! Félix Sordet....
À propos
Lancé sous le titre Le Drapeau tricolore en 1832, ce journal de Chalon-sur-Saône devient le Courrier de Saône-et-Loire en 1840. En 1921, il absorbe le Journal de Saône-et-Loire et l'intègre à son nom en 1947 pour donner Le Courrier, Le Journal de Saône-et-Loire. Depuis 2000, le titre est publié à nouveau sous le nom Journal de Saône-et-Loire.
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