Extrait du journal

— Précisément ; c’est à quelques pas sur notre droite. — J’y suis et reprends mon rôle de gui de. Aie confiance en mes instincts de trap peur. Nous n’avons plus qu’à descendre tout droit sur l’Arkansas, c’est-à-dire la Seine. Suis-moi...viens, Uncas. Mais Raymond se remettait en marche d’un tout autre côté. Où vas-tu donc ? lui demanda son ami ; quel est ce chemin ? — Celui de Bussières, répondit Ray mond avec mélancolie. — Ah ! s’écria Jacquemart, rappelle-toi que tu as promis à ta mère... — Oui.. .je me souviens ; mais, à plus de minuit, personne ne me verra, je ne serai rencontré par personne...Je ne sais dans quelle disposition d’esprit je me trouve, mais c’est plus fort que moi. Rien qu’un instant, par cette belle nuit, je serai heureux de revoir... — Raymond ! — Nous n’irons peut-être pas jusqu’au château... Un regard seulement sur les alentours. Oh! comme.je les reconnais, comme je les revois avec bonheur.. .ces vieux arbres, ces témoins, ces amis de mon enfance !... Et tiens ! vois plutôt... écoute... ne dirait-on pas qu’ils me recon naissent aussi ? que leurs branches s’in clinent comme pour me saluer au pas sage... qu’il passe dans leurs fouillées com me des voix qui me disent : Raymond ! Raymond ! sois le bienvenu parmi nous ! Jacquemart ne songeait plus à plaisan ter la situation. Ce fut avec la sollicitude inquiète d’une sincère amitié que, s’effor...