Extrait du journal

lia Danse des Tables. De quoi s’occupait-on il y a quelques jours? Du sou lèvement de la Lombardie, delà crise espagnole, des troubles de Fribourg, des affaires d’Oricnt. Aujourd’hui, il n’est plus question de cela, et celui qui songerait en core à ces vieilles histoires passerait pour arriver de l’autre monde. Il s’agit bien, ma foi, de l’équilibre eu ropéen !... Il s’agit de l’équilibre des tables, et puisque tout le monde no parle plus que de cette grave affaire, il faut bien que nous fassions comme tout le monde, non pas que nous arrivions avec des renseignements nouveaux, des documents décisifs, les mains pleines de faits expérimentés par nous-même. Nous ne voulons être que l’écho de ce qui se dit, de ce qui se répète , qu’enregistrer avec plus ou moins de foi, d’humilité et de bonne volonté, les faits et gestes de ce fluide incom pris, naguère encore si décrié, si raillé, et qui se ven geant, Dieu merci! aujourd’hui, envahit jusqu’au cabi net du savant, fait tourner le pupitre incrédule de l’académicien, et le bonnet rétif des graves docteurs de la faculté. Nous n’ouvrons pas un journal qui ne parle de la danse des tables. Nîmes, Montpellier, Marseille, Lyon, Bordeaux, tous les départements sont entrés en danse et tournent à qui mieux mieux. Aujourd’hui c’est un château, demain la chaumière aura son tour, et avant un mois il ne sera si mince village qui, lui aussi, n’ait »e» tables à l’envers,...