Extrait du journal
CHALON. La loi du 31 mai préoccupe, en ce moment, tous les esprits, et sert d’aliment à la polémiqué des journaux de la capitale. Ceux-ci l'attaquent avec violence ; ceux-là la défendent avec acharnement. Nous avons déjà dit toute notre pensée sur cette loi, que nous ne croyons point parfaite, mais qui ne peut être efficacement modifiée qu’a vec la révision de la Constitution. Nous n’y reviendrons donc pas aujourd'hui. Nous nous bornerons seulement à détacher quelques fragments des articles publiés par la presse parisienne sur cette question majeure. Il y a quelques jours , le Journal des Débats livrait à la publicité une lettre admirable de iM. Ch. Dunoyer, dans laquelle cet ancien conseiller d’Etat exposait les raisons qui doivent faire respecter la loi du 31 mai. La première de ces raisons, c’est que la loi, après tout» est, au même degré que toutes les autres, l’œuvre régulière des pouvoirs nationaux, qu’elle a été préparée, débattue , votée, nul ne le conteste, par une assemblée qui avait au torité pour la faire. La seconde, c’est que cette loi, ainsi attaquée au nom du suffrage universel, bien qu’elle soit directement éma née de ce suffrage tel qu’on le réclame, ne contient en réalité rien de contraire au pouvoir dont elle est née , à prendre Uu moins ce pouvoir comme il est, c’est-à-dire comme le constituent les deux actes primordiaux qui lui ont donné l’être , la Constitution et la loi organique du 15 mars 1839 Or, qu'a fait la loi du 31 mai, cette malheureuse loi que les uns attaquent avec tant de virulence, et que d'autres , par je ne sais quels calculs, abandonnent avec une si dé plorable facilité ? Précisément ce qu’avait fait la précédente, la loi du 15 mars, c’est-à-dire qu’en restant dans les étroites limites posées par la Constitution, en se gardant bien d’exiger aucun cens, en s’abstenant avec soin d’élever les condi tions de l’Age, elle a pris, pour s’assurer de 1a moralité des électeurs, non pas toutes les précautions qu’elle pou vait prendre, ( j en indiquerai, quand on voudra, d’excel lentes qu’elle pouvait constitutionnellement exiger et qu’elle a omises ), mais une précaution de plus, ou plutôt elle a fortifié bien ou mal une précaution déjà prise, elle a étendu à trois ans la durée de la résidence de six mois déjà exigée pour pouvoir se faire inscrire. Une troisième raison d’espérer que le parti ultra-dé mocratique voudra bien, eu définitive, respecter la loi électorale du 31 mai, c’est qu’après tout, s’il a contre cet te loi des griels légitimes, s’il lui paraît qu’elle produit des résultats fâcheux, les moyens légaux d'en poursuivre l’abrogation ou la correction ne lui manquent assurément pas. Que n’en fait-il usage î il craint, dit-on, d’échouer. Est-ce une raison pour qu’il s’insurge ? pour qu’il mena ce d’agir comme si la loi n’existait pas ! pour qu’il parle de forcer à coups de fusil l’entrée des collèges ? Il y a une dernière raison de croire que les chefs du parti ultra-démocratique s’abstiendront de cet odieux et ignoble recours à la force dont ilsn’ontpas craint de me nacer encore une fois leur pays. C’est que toute leur con duite autorise a penser qu’il n’y a rien de sérieux dans le sentiment qui sert de prétexte à cette menace. Et com ment croire, en effet, qu’ils soient animés pour le suffra ge universel d’une passion bien fanatique, quand on son...
À propos
Lancé sous le titre Le Drapeau tricolore en 1832, ce journal de Chalon-sur-Saône devient le Courrier de Saône-et-Loire en 1840. En 1921, il absorbe le Journal de Saône-et-Loire et l'intègre à son nom en 1947 pour donner Le Courrier, Le Journal de Saône-et-Loire. Depuis 2000, le titre est publié à nouveau sous le nom Journal de Saône-et-Loire.
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