Extrait du journal

ont eu l’honneur de porter l’épau lette dans l’armée régulière. Il n’en est pas un qui nous démentira. L’officier peut avoir ses sympa thies personnelles comme citoyen ; comme soldat il n’a qu’une opinion : le drapeau. La formalité du serment, à ce point de vue, est donc une super fluité, et une superfluité vexatoire. Au point de vue politique elle est tout simplement grotesque A quoi prêtera-t-on le serment ? Envers la Constitution ? Mais la Constitution, c’est le couteau à Jeannot, comme dit le populaire. On est toujours à raccommoder le manche ou à renouveler la lame. Votre Constitution, c’est, comme dit M Naquet, Y éternel devenir ; ça change, ça flotte, ça se bonifie, ça se détériore, ça ne reste pas deux ans de suite dans le même état ; c’est toujours en réparation ; c’est une façon de livre toujours sous presse et qui attend sans lin le bon à tirer. Les épreuves n’en sont jamais défi nitivement corrigées. Et c’est à cette chose incertaine, en fusion, précaire et vacillante, que vous me feriez prêter serment, à moi, officier ! Allons donc ! Entin, voulez-vousme dire à quoi ont servi les serments politiques ? M. Gambetta veut qu’on lui prête serment, ou plutôt qu’on prête ser ment à la République représentée par lui. Pourquoi pas, après tout? Ce serment aura la même valeur que celui que M. Gambetta prêta naguère à l’Empereur Napoléon III. Dans ce cas, nous serons d’accord: C’est une comédie....