Extrait du journal

Paris, 11 avril. Aujourd’hui, à la Chambre des députés, îvi. Janvier de la Motte a interpellé le gouvernement sur les affaires de Tunis. Le débat s’est terminé par l’adoption de l’ordre du jour suivant présenté par M. Paul Bert et voté par 339 voix contre 131 : « La Chambre approuvant la conluite « du gouvernement et pleine de confiance « dans sa prudence et son énergie, « passe à l’ordre du jour. » Au début de la discussion, M. Jules Ferry a fait la déclaration suivante: « Le gouvernement aurait devancé l’in« tcrpellation s’il avait eu quelque chose « à ajouter à ses précédentes déelara« lions. Il s’agit de châtier les agressions « dont on parle trop légèrement et de « clore une situation durant depuis dix « ans, trop longtemps pour l’honneur de « la France et la sécurité de l’Algérie. < En allant en Tunisie, le gouverne• « ment ne cherche pas des conquêtes dont « il n’a pas besoin. « Il ira jusqu’où il faudra aller pour « assurer l’avenir de notre colonie, et « quand la Chambre reviendra il lui ren« ura compte, sous sa responsabilité, des mesures prises. » D’après une dépêche de Rome, le roi Humbert aurait témoigné des dispositions conciliantes pour la Fiance, el M. Maccio, consul à Tunis, serait rappelé. Une autre dépêche parle du départ de navires italiens. Celte dépêche est ainsi conçue : Rome, 11 avril. Le Deccari et le Doria viennent de partir de Gènes pour Tunis et Tripoli. Us sont chargés d une mission particulière à la quelle l’opinion attache une grande impor tance. On croit qu’ils vont étudier la question de savoir s’il ne conviendrait pas à l’Italie de tourner exclusivement ses vues du côté de Tripoli et de laisser désormais la France libre d’exercer son influence en Tunisie. Le sentiment public devient chaque jour plus favorable à l’idée du protectorat italien a Tripoli. Dans la journée d’hier plusieurs séna teurs et députés du centre gauche, amis particuliers de M. Grcvy se sont rendus à l’Elysée pour exprimer au président de la...