Extrait du journal
La révolution espagnole entre dans une phase nouvelle. Aux illuminations, aux courses de taureaux, aux promenades bruyantes va succéder un autre ordre de choses. Pour faire vivre un peuple, il faut plus que des fêtes ; il faut un pouvoir ré gulier et stable, qui donne la sécurité et as sure le travail, seul gage de prospérité. Un ministère a été constitué. Nous devons même reconnaître qu’il agit avec prudence et sagesse, mais n’est-il pas à craindre qu’il ne soit renversé ou entraiué par les partis qui commencent à se dessiner et à travers lesquels on voit monter le flot révolution naire. Des ateliers nationaux s’installent ; un club démocratique se met eu perma nence. Triste présage! Nous voyons renaî tre les folies de 1848. On sait où elles con duisent. L’Espagne serait bien heureuse si elle échappait à leur influence délétère et pernicieuse ! Un télégramme de Madrid, en date du 10 octobre, porte : « Quelques démocrates » réunis au ministère de l’intérieur, ont » décidé d’un commun accord la formation » d’un club démocratique permanent. » D’autres dépêches nous apportent les nouvelles suivantes : « 50,000 ouvriers at« tendent du pain... La junte centrale a » rendu un décret qui assure du travail » à tous les ouvriers de Madrid à raison » de 7 réaux et demi par jour. » Le Times fait à ce sujet les réflexions que voici : « La Junte, dit-on, a promis formelle ment aux ouvriers sans emploi qu’on allait de suite leur fournir du travail. Peut-être cette promesse a-t-elle son excuse dans la nécessité qu’il y a, en ce moment, de tenir en repos la foule oisive et affamée qui erre dans les rues, et qui, ayant encore dans les mains des milliers de fusils, jette l’alarme dans l’esprit des citoyens paisibles... Nous espérons donc que le gouvernement ne re gardera cette mesure que comme un acte de charité et non pas comme formant un principe de la nouvelle administration en Espagne. S’il en était autrement, il faudrait voir avec peine cet état de choses qui serait destiné à avoir pour résultat, non-seule ment de porter beaucoup de gaspillage dans les finances, mais d’encourager parmi les pauvres des aspirations qui aboutiraient à des troubles populaires fort sérieux. L’orga nisation du travail, sous la malheureuse ré publique française, avec scs ateliers natio naux et les dons quotidiens qu’on faisait à la multitude sous le nom de salaires, rappelle encore un souvenir mêlé de terreur et de ridicule. Peu à peu et par des dégradations qu’on peut facilement suivre à la trace, ce système conduisit à répandre, en France, les idées communistes et à alarmer les clas ses riches et industrieuses... L’épisode le plus terrible de la révolution, et peut-être de notre époque, c’est-à-dire l’insurrection et le massacre du peuple de Paris en juin 1848, peut être attribué aux fausses notions d’économie sociale que la foule reçut alors de ses chefs. Vingt ans se sont écoulés depuis cette affreuse époque, et le monde, qui a beaucoup souffert dans l’intervalle, aurait dû devenir plus sage. » On signale quelques actes déplorables qui ont été commis à Madrid. Un agent de la police secrète a été criblé de coups de baïonnette ; le secrétaire de M. Gonzalès Bravo, ex-ministre de la reine, a été griève ment blessé par le peuple. Ces faits ont été, de la part du ministre de l’intérieur, l’objet d’une circulaire dans laquelle il est dit :...
À propos
Lancé sous le titre Le Drapeau tricolore en 1832, ce journal de Chalon-sur-Saône devient le Courrier de Saône-et-Loire en 1840. En 1921, il absorbe le Journal de Saône-et-Loire et l'intègre à son nom en 1947 pour donner Le Courrier, Le Journal de Saône-et-Loire. Depuis 2000, le titre est publié à nouveau sous le nom Journal de Saône-et-Loire.
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