Extrait du journal

La scène terrible de l’ccueil, Robert l’avait devinée. Paddy ne connaissait que les barils déposés dans la chambre du comman dant, ils avaient été enlevés par George et par Diégo, qui plongeaient ensemble. Au dernier voyage, Diégo était re monté seul. Morgan avait coupé le tuyau qui por tait l’air à George, pendant que son lâche complice liait le corps du malheu reux fils d’Ellen dans sa tombe humide. Robert avait écouté le funèbre récit sans dire un mot, sans qu’un seul des muscles de son visage eût tressailli. Paddy, de temps en temps, levait les yeux sur lui. Cette immobilité l’effrayait. A mesure qu’il avançait dans son his toire, il se troublait de plus en plus, et ce fut d’une voix suppliante qu’il dit en finissant : — Au nom de tout ce qu’il y a de plus sacré, maître, j’ignorais ce qu’ils vou laient faire du jeune monsieur. . . Que saint Patrick, patron de l’Irlande, me punisse si je mens. . . Que je sois dam né comme ce scélérat de Morgan... Robert l’arrêta d’un geste et lui dit froidement, en le regardant bien en face : — Tout ce que tu viens de me dire, je le savais. Tu as pris part à un crime que Dieu m’a chargé de punir, et si tu ! veux que je te pardonne, il faut que tu...