Extrait du journal

Le gouvernement a interdit la vente de l’absinthe. C’est une excellente me sure, prise un peu tardivement, mais qui n’en est pas moins recommandable pour cela. Les nations étrangères nous avaient devancées dans cette voie ; il était temps que la France prît à son tour des dispositions pour sauver l’avenir de la race. Mais cette interdiction doit être, sou mise à T approbation des Chambres, et ..voilà qu’il s’est trouvé un député pbur protester contre la suppression de î’absinthe. M. Girod a, en effet, informé le pré sident de la Chambre, de son intention d’interpeller le gouvernement à ce su jet. Nous ne savons pas quel sort sera ré servé à cette singulière interpellation ; mais, dès maintenant, on peut dire qu’elle met en lumière une des tares du scrutin d’arrondissement, qui a fait tant de mal à notre pays. Si M. Girod était simplement député de tout le département du Doubs, il est certain qu’il se serait tenu tranquille. Mais il est spécialement le représen tant de l’arrondissement de Pontarlier, et il s’est cru dans la nécessité de dé fendre l’industrie meurtrière de sa mare stagnante. Il est cependant des choses auxquelles on ne se soumet pas de gaîté de cœur, et j’ose espérer que M. Girod ne se dis simule -pas la lüdeur de son geste. Mais il a le souci de sa, réélection. Périsse la France, plutôt qu’il ne s’exposât à perdre son siège et ses appointements de député ! Voilà encore où nous en sommes à l’heure actuelle, et cela est profondé ment attristant. Ce n’est pas là une question politi que, mais une simple affaire de maqui...