Extrait du journal

mes ont mouillé, combien de larmes .mouilleront ces pages ! « Mais, ne l’ai-je pas embrassé ce « matin encore ? Et ce gazouillis dans « la chambre à côté, n’est-ce pas le « sien ? Il aurait deux ans aujourd’hui, « depuis longtemps il marcherait seul, « ses rires et ses éclats de voix empli« raient la maison. Il était beau, il était « doux, il n’avait pleuré que trois fois « depuis sa naissance, nous ne con« naissions de lui que des sourires et <( des caresses... » Et petit François s’est en allé comme s’en vont les anges, il est heureux mais combien malheureux ceux qui restent avec tant de peine à vivre ! Avoir huit enfants, c’est malgré tout cela la somme de tous les espoirs, la source des confiances, confiance en eux, confiance en nous, confiance en Dieu. Huit enfants, c’est un malheur par les temps qui courent ! protestent les hommes de peu de foi. Eh non ! ce n’est pas un malheur. D’en avoir dix, (Ftn avoir douze, ce n’est pas davantage un malheur. Le seul malheur qui compte est d’en perdre un. Péricard l’affirmait lui-même en l’un de ses articles à ['Intransigeant : à deux enfants, l’on est parfois gêné ; à quatre ça va mieux ; à six, l’on est tout à fait bien ; à huit, on commence à placer de l’argent et l’on nage en l'opulence lors qu’on a atteint la douzaine. Pour commencer, les huit enfants de Péricard lui ont valu une belle réussite littéraire, et — ce qui ne gâte rien — un beau succès de librairie. Il n’a pas tiré à trois cent mille, non. Personne ne tire à trois cent mille. Dans les plus sensationnels tirages, le mille annoncé vaut à grand peine une douzaine de ven dus. Mais ils sont nombreux les papas et les mamans de France dont ce livre a fait les délices en vacances. Mes voisins de Bourgogne, cher Péricard, m’ont usé lé volufiïè què Vous avez bien voulu m'offrir en signe d’a mi té. Qu’y faire, les livres qu’on use le plus vite sont les meilleurs tous. J’er. sais qu’on n’usera jamais pour les avoir trop lu. Ce qui fait le charme du vôtre, c’est que sous sa couverture au titre triom phal, on trouve non pas un auteur, mais un homme, non pas même un homme mais un père. Pierre LÉON-GAUTHIER....