Extrait du journal

Le ministre s’inclina. — C est plaisir de causer avec vous, monsieur le comte ; quand vous partirez, les lettres de créance de notre ambassa deur à Paris vous seront remises. En toute occasion vous le trouverez désireux de vous obliger. Quand on fut à quelque distance du pa lais, le capitaine ralentit sa marche et avec une nuance d’impatience : — Je suis heureux d’avoir été pour quelque chose dans une circonstance qui m’associe de plus près à Votre Seigneurie: mais souffrez que je vous quitte et quitte Vienne. — Ah ! vous partez ? — Et M. de Moutestruc? En m’occu pant de ses affaires, n’est-ce point m’oc cuper des vôtres T J’ai un vieux compte à régler avec lui. Or, j’ai appris qu’il était parti, et les circonstances qui ont marqué ce départ me donnent à penser qu’il a quelque rare projet en tête Je vais cou rir sur sa piste, tout en ne négligeant pas certaine mission de confiance dont j’ai été chargé. Elle touche par un bout à la vôtre, par le petit bout, il est vrai. Je me suis trop compromis dans toutes sortes de métiers pour que les bonnes aubaines ne passent point par-dessus ma tête. Je glane où vous moissonnez. A vous la cour bril lante, à moi les camps barbares . On peut négocier dans l’ombre tout en se battant au soleil ; mais pour ces sortes de négo-...