Extrait du journal

Avant-hier, mardi, à l’ouverture de la séance du Sénat, M. Boinvilliers a déposé une demande d’interpellation sur les scènes de désordre qui ont troublé Paris, il y a quelques jours. « Tout en rendant pleine justice à ce qui a clé fait, il demandera à MM. les ministres quelle ligne de conduite ils sc proposent de tenir, quel concours ils auraient à demander au Sénat, au Corps législatif et peut-être à Paris lui-même pour empêcher le retour de ces scènes affligeantes. » La France veut l’ordre et la liberté. Ses plus chers intérêts, son honneur, sa liberté même seraient compromis par une situation qui ne doit pas durer et sur laquelle il a paru bon à l’bonornble membre d’appeler une discussion publique dans le Sénat. » Peu de temps après, M. le comte de Ségur d’Aguesseau, prenant la parole, dit qu’au moment où M. Boinvilliers donnait lecture de son interpellation, il en tenait une toute prête ayant le même objet. Il se serait associé volontiers à son honorable collègue, mais celui -ci ayant tenu à rester seul responsable de son interpellation, il désire remettre àM. le président la deman de d’interpellation dont voici le texte : « Me conformant à l’article 59 de notre reglement, je demande à interpeller M. le ministre de la justice et M. le ministre de l’intérieur sur les mesures énergiques que le Gouvernement sc propose de prendre pour mettre un terme à cet ctat chronique d’in quiétudes et de troubles qui agite et préoc cupe tous les esprits ; état violent, suscité, entretenu par une poignée de factieux en courages, excités eux-mêmes par les enne mis irréconciliables de l’Empereur et de l’Empire, et par des journaux incendiaires qui seuls s’enrichissent dans ces désordres, pendant que le commerce et l’industrie, paralysés, souffrant, sont languissants et menacés de ruine ! » Ces demandes d’interpellations seront communiquées au Gouvernement et le jour de la discussion sera ultérieurement fixé....