Extrait du journal

grammaires, d’atlas, d’histoires de toutes sortes et d’auteurs latins. Et quand je pense que j’ai fait toutes mes classes avec un méchant petit Virgile qui avait défrayé avant moi dix généra tions d’élèves ! Et peut-être n’en savais-je pas moins de latin que ces potaches pour qui nous nous tendons d’éditions sans cesse renouvelées. C’est un petit inconvénient pour beau coup d’entre nous, surtout dans les lycées dont la clientèle est riche. Mais supposez des familles de fortune modeste, comme il y en a un si grand nombre, qui rognent déjà sur leur nécessaire pour payer la pension. N’est-ce rien pour elles que ce supplément de dépenses ? Ce n’est pas la première fois que nous entendons proférer ces plaintes. M. Poincaré, lorsqu’il était ministre de l’instruction publique, a écrit, à ce sujet, une fort belle circulaire, que les professeurs ont lue en souriant et que les rats ont grignotée depuis. Ce que nous déplorons surtout dans cette avalanche de livres dont les auteurs se valent, c’est que, sous pré texte de simplifier, ils arrivent, au contraire, à surcharger la jnémoire des enfants. Prenons un exemple : les auteurs des nouvelles grammaires ne pouvant pas réformer la langue française-— c’est fort heureux — s’attachent à dis cuter dans des renvois plus ou moins saugrenus 11 valeur de tel ou tel mot, absolument comme s’il s’agissait du dictionnaire de l'Académie française. Bien des professeurs, il est vrai, ont le bon esprit de ne pas astreindre leurs élèves à la lecture de ces lignes inuti les ; mais pourquoi alors, leur dironsnous, imposer ces ouvrages nullement transcendants? Osvald Leroy....