Extrait du journal

moindre perspicacité des événements futurs, sentant se dérober sous lui la confiance et l’estime de l’élément intelligent du pays, l’opportunisme éprouve le besoin d’écouter aux portes, de recueillir les cancans. Il éprouve le besoin de faire faire son éloge par les présidents des assem blées départementales, cantonales et autres, sans quoi il courrait le risque d’être seul à se brûler de l’en cens sous le nez. Mais personne, sauf les gens à bien courte vue, ne se laisse prendre à ces éloges officieux, et, comme on dit, à ces morceaux cousus de fil blanc. Au fond cette sérénité triomphante et de commande dissi mule imparfaitement une inquiétude profonde. Un gouvernement qui est assuré de la confiance du pays n’é prouve pas la nécessité de crier à tout propos sur les toits : « Nous sommes forts, très forts moine. > Si vous êtes si forts que cela, le meilleur moyen de le prouver, c’est de donner franchement ces libertés que vous promettez depuis si long temps et qui ne viennent jamais. Vous (êtes forts contre les partis monarchiques, contre les socialistes? Alors pourquoi ces persécutions contre les associations religieuses ? Pourquoi ces condamnations jour nalières de la presse ? Pourquoi ces expulsions arbitraires, ces attentats continuels aux personnes et aux propriétés ? Vous faites railler par vos officieu ses la faiblesse et le petit nombre de la minorité opposante ? Pourquoi ? « Parce que,dit un de nos confrè re res, VOrdre, les éléments dont « elles se composent représentent « tout simplement ce qu’il y a de « plus honorable, de plus considéra le ble et de plus estimé dans le pays « par le caractère, le mérite et le « talent. Et c’est précisément pour« quoi elle ne se ralliera jamais à « M. Gambetta dont la destinée est « de n’avoir que des instruments...