Extrait du journal

Le chef de bataillon, navré au fond du cœur, no répondit rien, saisit le portecartes, mit le lieutenant de Sainte-Solange aux arrêts jusqu’à nouvel ordre et se ven dit chez le général pour y faire son rapport. Le général prenait ensuite à son tour le premier train partant vers Paris pour aller conférer de cette déplorable affaire avec le ministre de la guerre et lui deman der scs plus minutieuses instructions. V La dénonciation du lieutenant Hermann, la mise aux arrêts de son camarade de Sainte-Solange et le départ du général pour Paris ne furent point remarqués du public ; quelques officiers eurent peutêtre vent d’une partie de l’affaire, mais ils eurent la fraternelle, la patriotique réserve de garder leurs observations pour eux. La baronne Silva et son mari, ou mieux son camarade d’espionnage, un comparse à scs gages et qu’elle présentait comme tel, la baronne et le baron mieux infor més, en leur qualité d’espions étrangers, que le gouvernement français lui-même, jugèrent qu’il était temps d’aller respirer du côté de la frontière, sans cependant prendre la poudre d’escampette et s’a vouer coupables par des terreurs autre ment injustifiées. La baronne se mit à tousser, déclara l’air des montagnes de X... un peu vif, et laissant son logement garni de l’hôtel de Provence, partit s’installer à Nice, mais avec esprit de retour, pour trois semaines ou un mois au plus, disait-elle. Ni elle, ni son camarade ne se souciaient d’être confrontés avec les lieutenants Her-...