Extrait du journal

Robert répondit par un sourire moqueur. Lorsqu’il put sortir, il apprit avec joie que ce duel avait eu pour résultat de faire perdre à Jules sa place de directeur des usines, place qu’il lui avait tant enviée. Au moins il n’avait pas versé son sang pour rien. Quel bonheur! Jules se trouvait main tenant au-dessous de lui, puisque ce dernier n’était plus qu’un simple ouvrier. Robert se faisait redire avec un plaisir cruel toutes les dures paroles que la co lère avait dictées à Barnier. * Quant au malheureux Jules, il avait accepté son triste sort avec un courage et une résignation admirables. Il n’était pas descendu à un emploi subalterne, in digne de son mérite : il l’avait élevé jus qu’à lui. Il semblait grandir dans l’adver sité. Autour de lui, il éveilla les sympa thies et l’admiration. Tous les ouvriers, — ses nouveaux confrères—lui parlaient avec respect, sentant sa supériorité in contestable. Pour le remplacer dans la direction des usines, M. Barnier avait fait venir de Paris un jeune ingénieur nommé Gérard Bermont. Très fort sur les théories, cor lui-ci manquait un peu de connaissances pratiques. Ses nouvelles fonctions l’em barrassèrent à cause de nombreux détails qu’il ignorait encore. Il fut obligé de re...