Extrait du journal

entiers, la vente du domaine de Fougcraic, dont le terme se rapprochait de jour en jour. Chaque soir, Pierre venait rendre compte à Talbot des démarches qu’il avait faites dans la journée pour trouver les cinquante mille francs qu’il leur fallait, et régulièremen il avait à lui annoncer qu’il avait échoué partout. Cette fois encore, il était entré au café Polonais avec un visage sombre et décou ragé. En l’apercevant, Robert s’était retiré dans un coin où Pierre le suivit, après avoir fait un signe de tète au docteur en passant. — Eh bien ? lui demanda Robert. — Toujours la même chose, répondit Pierre. — Toujours rien, j’ai deviné cela en vous voyant entrer. — J’ai frappé à toutes les portes, j’ai vu tous les usuriers de Paris, tous mes amis ; ce qui est bien autrement humi liant, j'ai fait pis j’ai imposé à mon amour-propre, à mon orgueil, à ma di gnité, une démarche dégradante, infâme, je suis allé demander ce service à M. Jacques de Sylva, un homme, auquel, pour des raisons que je ne puis dire, je no devrais pas même rendre son salut. — Oh I ces raisons, je les connais, dit Robert avec un sourire....