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Courrier de Saône-et-Loire, 21 janvier 1915

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Courrier de Saône-et-Loire
21 janvier 1915


Extrait du journal

dans l’avenir, on ne voie plus l’argent français servir à l’achat de la came lote allemande, et, par ricochet, à la confection des armes de là-bas. Je crois bien que cela ne pourra plus se faire que par surprise et en trompant l’acheteur sur l’origine de la marchan dise. Mais les Allemands sont assez dé pourvus de scrupules pour user de tous les moyens susceptibles de nous tromper. La lutte contre la camelote alleman de sera donc fort difficile, car on verra des maisons installées en France avec de l’argent allemand, ou ayant leur siège social en Suisse, pour cacher leur nationalité, venir encore exploiter notre marché. Ne voit-on pas, dès maintenant, une fabrique de chocolat, soi-disant suisse, qui a offert un dirigeable à l’Allema gne, lancer partout des prospectus con tenant les références les plus kobssales ? Mais le don du dirigeable est un acte connu, dont la presse a parlé à son heure, et qu’il sera difficile de faire oublier. On ne fait de cadeaux qu’à ses amis, et offrir un dirigeable à l’Allema gne est un geste significatif. Il faudra donc nous organiser pour faire, entre nous, la police chez nos fournisseurs, et boycotter impitoyable ment ceux qui seront pris en flagrant délit de vente de produits allemands. Il y a des associations qui se fon dent dans ce but, avec les meilleures intentions du monde et qui pourront rendre de réels services ; mais elles se ront tuées par les procès qu’on ne man quera pas de leur intenter, alors qu’il leur sera souvent difficile d’établir la preuve qu’il s’agit bien d'entreprises allemandes. Enfin, ce sera la guerre de demain, et il faudra la faire, coûte que coûte. Mais si seulement les Français se déci dent à ne plus acheter les produits qu'ils savent allemands, il y aura déjà un grand pas de. fait. Nous ne pocherions plus dès lors que par ignorance, alors que nous avons favorisé l’industrie boche en connais sance de cause. EMILE DESIÏAYS....

À propos

Lancé sous le titre Le Drapeau tricolore en 1832, ce journal de Chalon-sur-Saône devient le Courrier de Saône-et-Loire en 1840. En 1921, il absorbe le Journal de Saône-et-Loire et l'intègre à son nom en 1947 pour donner Le Courrier, Le Journal de Saône-et-Loire. Depuis 2000, le titre est publié à nouveau sous le nom Journal de Saône-et-Loire.

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