Extrait du journal

22 mars 1882. M. le ministre des finances a fait, à la commission des chemins de fer, une dé claration qui paraît avoir produit un re virement favorable au cabinet. M. Léon Say a exposé qu’il voulait éviter une nouvelle émission de 3 0/0 amortissable, et que, grâce au système budgétaire pro posé par lui, il n’y aurait aucun emprunt ni en 1883 ni en 1884 Dans ce but, il s’agit d’obtenir des grandes compagnies de chemins de fer le remboursement des avances que celles-ci ont ieçnes du Trésor à titre de garantie. M . Léon Say a donné lecture de la lettre car laquelle la compa gnie d’Orléans notifiait son consentement â la signature d’un arrangement parti culier pour le remboursement de 205 millions. Puis, il est entré dans des ex plications sur le mécanisme, le but et la portée de l’opération du remboursement anticipé de 260 millions à faire par les compagnies à l’Etat. Ces déclarations ont causé la meilleure impression, et l’on a espoir que le mi nistère obtiendra la majorité dans la commission du budget qui sera nommée demain jeudi, et que, par suite, se trouve écartée la crise ministérielle que l’on prévoyait sur cette question Dans une séance tenue hier, le conseil des ministres s’est occupé de la loi muni cipale en vue d’élargir les atti ibutions des communes et de transférer au conseil général la tutelle administrative dévolue jusqu’à présent au préfet. La question de la création de conseils cantonaux a été aussi abordée, mais sans qu’aucune déci sion n’ait été prise. Paris, 21 mars. Un conseil des ministres a été tenu ce matin à l’Elysee. Il a été court et sans grande importance. Le général Billot y a donné lecture du texte définitif du projet de loi sur le recrutement de l’armée. Ce projet sera déposé samedi sur le bureau de la Chambre. On en connaît les princi pales dispositions. En ce qui concerne les séminaristes, il porte que, seront seuls susceptibles d être classés dans la deuxiè me portion du contingent, c’est à dire de n’être astreints qu’a une année de servi ce, ceux des jeunes gens qui contracte ront un engagement dans le clergé parois sial. Une nouvelle expulsion de Bénédictins a eu lieu ce matin à Solesmes par ordre du ministre de l’intérieur. Une première expulsion avait eu lieu le 6 novembre 1880. A cette époque, les malheureux disciples de dorn Guéranger...