Extrait du journal

Plus la situation est grave, plus .chaque citoyen doit sentir le poids de sa responsabilité. Nul n"a le droit d’être neutre, inactif, improductif. C’est la bataille — à l’avant comme à l’amère toutes les forces doivent être bandées — pour assurer la victoire. Tant que les alliés ont combattu côte à côte, sans un commandement unique, le résultat de la grande guerre fut incertain, malgré tout le sang versé et l’héroïsme dépensé. L’unité de commandement permit seule la meilleure utilisation des effec tifs et le développement de la grande offensive, admirablement montée, qui nous assura la victoire. Actuellement nous luttons pour le franc ou mieux pour le salut de la Patrie : nous devrions donc être unis et disciplinés. L’idéal serait la trêve des partis et l'unité des efforts pour la réalisation d'un plan déterminé. Nous espérons cette trêve de tout notre cœur ; nous espérons que le pa triotisme de tous les Français relé guera au second plan les questions de personnes, d’amour-propre, et même, chose plus délicate, qu’il fera abstrac tion de leurs programmes particuliers, pour adopter un programme minimum commun. Il semble normal que nous, les mo dérés, nous, l’opposition d’hier, dont le programme est celui auquel on est obligé de revenir en ces heures graves, nous donnions l’exemple et réalisions chez nous-mêmes cette unité de front qui, encore une fois, nous l’espérons, se réalisera même avec nos adversailes d’hier, dans un élan de foi patrio tique, ou poussés par des nécessités inéluctables. Soldats disciplinés, nous nous tournons vers nos chefs et nous leur disons : / * ^ * Nous mettrons à votre disposition les...