Extrait du journal

La France se dépeuple, c’est un fait acquis. Rien ne servirait, au surplus, d’épiloguer sur les conséquences de cette dépopulation : elles sont néfastes. Elles contribuent à faire déchoir la nation de plus en plus, à la mettre en état d’infériorité au regard de ses rivales. Ce sont donc, au point de vue national, des œuvres éminemment salutaires que celles qui consistent dans la recherche ou l’application des moyens d’augmen ter le chiffre de la population. Ces moyens sont de deux sortes : les uns tendent à faire croître le nombre des naissances, les autres à conserver laTvie aux enfants. Tenter de faire naître dans le cœur des citoyens le désir de se multiplier, cela risque d’être une œuvre vaine. Il n’y a aucune considération qui tienne, en effet, devant la volonté, pour cha que individu.de diriger sa vie comme il l’entend.Tandis que permettre au nou veau-né de se développer, de grandir en bonne santé, cela est possible, rela tivement facile môme dans la plupart des cas. La mortalité infantile a terriblement augmenté depuis quelques années, par ce que les nécessités de la Vie moderne, l’obligation pour un grand nombre de familles d’avoir recours pour vivre au produit d utravail de la femme, ont fait abandonner l’allaitement naturel pour l’allaitement artificiel. Cet allaite ment artificiel est un danger d’autant plus grand que la plupart des jeunes mères ignorent les éléments de l’hygiè ne la plus simple, et ne se doutent pas le moins du monde, elles qui adorent, comme elles disent, les petits anges qui sont à elles, qu’elles les vouent à une mort presque certaine en négligeant de les alimenter comme les médecins ont recôîinu qu’il fallait.le taire. La puériculture est une science à la connaissance de laquelle sont admises quelques privilégiées, alors que toutes les femmes, sans distinction, devraient, à partir d’un certain âge, être instrui tes sur la façon de traiter et de nourrir...