Extrait du journal
vos finances. Nous toucherons donc d’un côté, sans aucune interruption, la grande ligne de Pa ris à Lyon. Vous examinerez s’il convient, à l’autre extrémité, de nous souder à Cuiseaux ou à Lons-le-Saunier, centre de population et d’affaires plus considérable. Quelle que soit votre décision, la Bresse Louhannaise sera parfaitement desservie, et si elle re grette, dans le cas où vous choisiriez Lonsle-Saunier comme point d’attache, ses rela tions directes avec Cuiseaux, elle peut trou • ver une satisfaction nouvelle et inattendue dans le projet qui m’est signalé par mon collègue de l’Ain, et qui tendrait à relier Bourg à Chalon par Sl-Trivicr, Romcnay, Cuisery ctSt-Gcrmain-du-Plain. On deman derait seulement à notre département, pour cette nouvelle ligne, la valeur des terrains, soit environ 300,000 francs, dont les com munes intéressées devront fournir la plus grande partie. Les rapports des ingénieurs établissent les différences de dépenses pour les diverses directions au-delà de Louhans. Celle sur Lons-le-Saunier entraîne un supplément de 600,000 francs environ, qui devrait nous être fourni par le département du Jura. Je mettrai sous vos yeux la lettre que j’ai adres sée à ce sujet à mon collègue, et je vous communiquerai sa réponse, ainsi que la dé libération du Conseil général, aussitôt que je la recevrai. Je me réserve aussi, Messieurs, de vous donner de vive voix, sur eette importante question des chemins de fer départemen taux, toutes les explications qui ne sauraient trouver place dans un rapport écrit. Mais je ne veux pas terminer sans vous rappeler que la propriété des chemins est constituée en faveur du département; le délai de con cession est long assurément, et ce ne seront même pas vos enfants qui entreront un jour en possession du domaine fructueux que vous venez de créer pour l’avenir. Mais, si lesindividus passent, si les générations sc suc cèdent et sc remplacent, la France doit vivre après nous et nos fils, et notre département, dont les destinées nous sont chères, comme celles d’une seconde patrie, récoltera, dans un siècle, la moisson que vous aurez semée. Votre œuvre, Messieurs, ne vaut-elle pas celle de ces communes intelligentes qui, à l’exemple de l’Etat, reboisent le sommet des montagnes. Il faudra cent ans pour que le sa pin des Vosges ou des Alpes devienne un ar bre exploitable. Vouscneouragez de pareilles entreprises, et vous avez raison, car c’est notre devoir de fonder pour l’avenir; mais n’avons-nous pas le droit aussi de proclamer qu’en créant 140 kilomètres de chemins de fer, qui feront retour su département, vous assurez à vos descendants, en même temps qu’un patrimoine d’honneur, des revenus dont on peut dès à présent prévoir la valeur. Je considère donc, Messieurs, comme ter minée cette grande affaire de nos chemins de fer d’intérêt local. La compagnie à laquelle vous donnerez la concession construira et exploitera. Aucune éventualité ne reste à votre charge. J’ai de bonnes nouvelles à vous donner aussi d’un autre projet, moins considérable sans doute mais qui a pris à vos yeux une double importance, parce qu’il est matériel lement et moralement utile au pays. Je veux parler de la création, dans les bâtiments de l’abbaye de Cluny, d’un grand établissement d’enseignement spécial. Je vous ai dit, dans le rapport imprimé que j’ai eu l’honneur de vous adresser, les obstacles qui avaient re tardé l’assentiment définitif du gouverne ment. La bienveillance de S. Exc. lq minis tre de l’instruction publique nous a permis de triompher de toutes les difficultés. Au jourd’hui, l’établissement à Cluny de l’Ecole normale de l’enseignement spécial est assu ré. Tous les départements sont appelés à nommer des élèves boursiers, et je sais que des nations étrangères comptent nous envoyer plusieurs jeunes gens, qui viendront étudier, dans une école sans rivale en Fran ce, les vraies méthodes de l’enseignement primaire supérieur. J’ai eu l’honneur d’accompagner, jeudi dernier, M. le ministre de l’instruction pu blique à Cluny. Sa visite est une marque précieuse pour nous de sa sollicitude et de ses intentions. En parcourant les vieux cloî tres de la célèbre abbaye, S. Exc. a bien voulu confirmer toutes nos espérances; je connais scs projets, et je n’hésite pas à dire qu’ils réservent à la ville de Cluny un avenir et un relief dont elle sera flore à juste titre. Ces grands intérêts ne doivent pas nous faire oublier, Messieurs, les questions sou mises habituellement à vos délibérations. C’est le caractère d’une bonne administra tion, d’embrasser d’un même regard attentif, l’ensemble des besoins du pays, de peser les plus petites affaires, sans sc laisser éblouir par les horizons grandioses qu’il nous est parfois permis d’envisager et d’atteindre. Avant tout, constatons que la situation morale de notre département est satisfaisan te. Les grands principes, qui sont la sauve garde des sociétés, la foi religieuse,le respect dù au gouvernement et aux lois qui prési dent aux relations sociales, sont pratiqués et affirmés chaque jour. Jamais notre pays n’a été plus calme; jamais nos populations n’ont été plus confiantes dans leurs destinées et dans leur avenir. Nous les avons vues ré cemment, dans une circonstance solennelle, aborder le scrutin municipal dégagées de tout sentiment d’exagération, et rejetant...
À propos
Lancé sous le titre Le Drapeau tricolore en 1832, ce journal de Chalon-sur-Saône devient le Courrier de Saône-et-Loire en 1840. En 1921, il absorbe le Journal de Saône-et-Loire et l'intègre à son nom en 1947 pour donner Le Courrier, Le Journal de Saône-et-Loire. Depuis 2000, le titre est publié à nouveau sous le nom Journal de Saône-et-Loire.
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