Extrait du journal
TRISTES CONSÉQUENCES j Les pénibles incidents qui se sont 1 produits, la semaine dernière, à Limo- j ges, le jour de l’entrée officielle, dans cette ville, du général Tournier, com- ; mandant le 12e corps d’armée, ont péni blement impressionné tous les hommes de cœur, tous les citoyens honnêtes dont , se compose heureusement l’immense | majorité de la France. Que les drapeaux de nos régiments ne soient plus respectés par tout le monde dans la foule et entourés des hommages qui leur sont dus par tous les Français, cela est déjà une grande tristesse et une ■ véritable humiliation pour ceux qui ont j gardé intact le culte de la patrie. Mais que des injures, des cris, des menaces et aussi des violences caracté- \ risées s’abattent sur des officiers qui ' n’ont rien fait pour les provoquer, voilà : qui est déconcertant, navrant, à plus ; d’un titre. A quelle mentalité atroce, à quelles J basses excitations, à quels calculs misé- î râbles peuvent donc obéir les manifes- j tants qui se plaisent à couvrir de boue 1 et de crachats, comme ils l’ont fait à { Limoges, des uniformes français dont la vue seule parait exciter leur fureur ? Est il vraiment impossible de faire | coexister une armée forte et respectée et | une démocratie ? Faut il nécessairement que la France reste désarmée et ouverte à toutes les invasions pour que triomphe et resplendisse l’idéal des sans-patrie ? On récolte, hélas ! ce que l’on sème, et ce qui vient de se passer dans le cheflieu de la Haute-Vienne n’est, en som me, qu’une des conséquences de la pro pagande démoralisatrice poursuivie, de puis quelques années, par certains poli ticiens à courte vue, avec la complicité de l’ancien ministère Combes et le laisser-faire du cabinet actuel, qui ont toléré et tolèrent des propos tels que ceux tenus journellement en ce moment à Brest, dans les meetings de grévistes, et dont voici un échantillon : A l’école, l’on dit que l’armée sert à dé fendre la patrie et les citoyens. Elle est faite pour combattre les travailleurs. Les soldats, ce sont les gendarmes des capitalistes. Ils défendent les coffres-forts des patrons et ils vous offriront des balles et des baïonnettes quand vous demanderez du pain ! La patrie est un mensonge. L’armée est la gendarmerie nationale. Tout cela est institué contre les travail leurs. Il faut absolument que vous fassiez entrer cette idée dans vos cerveaux. S’il n’y avait pas eu de soldats ici, vous auriez eu satisfaction. Car faire trembler ? les patrons, c’est la meilleure manière jj d’obtenir quelque chose. S’ils avaient reçu une bonne râclée, ils nous auraient donné satisfaction. L'armée est l'école du crime. Il y a une autre caste qui agit d’une ma nière détournée, en vous disant qu’il faut continuer à souffrir sur cette terre,car plus tard vous aurez le paradis....
À propos
Lancé sous le titre Le Drapeau tricolore en 1832, ce journal de Chalon-sur-Saône devient le Courrier de Saône-et-Loire en 1840. En 1921, il absorbe le Journal de Saône-et-Loire et l'intègre à son nom en 1947 pour donner Le Courrier, Le Journal de Saône-et-Loire. Depuis 2000, le titre est publié à nouveau sous le nom Journal de Saône-et-Loire.
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