Extrait du journal

une expansion de tendresse enfantine, en nouant ses deux bras autour de son cou. — D’autant, continua Montafnal, qu’en voulant arranger les affaires de son père, c’est-à-dire en montrant les meilleurs senti ments pour cet affreux homme, il s’est mis dans une fort mauvaise passe ; si tu n’avais pas pris l’initiative de ce prêt, j’avoue que j’aurais été fort embarrassé pour le tirer d’affaire, ne possédant pas commetoi,hélas! le moyen d’être généreux. — M. Blangy a cent cinquante mille francs à nous en ce moment, n'est-ce pas ? répondit-elle tout en tirant une plume et un encrier d’un petit pupitre de laque. — Qu'il devait placer dans une affaire industrielle qui donne 16 pour cent d’intérôts à ses actionnaires. — Eh bien 1 je vais vous remettre un reçu des soixante mille francs que vous allez lui demander. Nous ne prendrons que quatre-vingt-dix mille francs d’actions, ce qui est déjà un fort joli chiffre. Une pensée soudaine vint assombrir le front du Radieux, qui dit : — M. Paul consentira-t-il à prendre cet argent môme à titre de prêt. Tu disais toimême hier qu’il n’accepterait rien de nous, même pour sauver son père. »— Oui, mais j’ai trouvé depuis le moyen de nous passer de son acceptation. — Et ce moyen, c’est ? — C’est de l’adresser directement aux créanciers de M. Bourquin et de leur ra cheter leurs créances. — C’est un terme un peu violent ! — En avez-vous un meilleur ? — Non. - Alors c’est celui-là qu’il faut prendre...