Extrait du journal

CORRESPONDANCES Paris, 23 septembre. I^es journaux de Paris ne pouvant plus s’occuper des négociations toujours pen dantes entre Berlin et Versailles, se ra battent depuis deux jours sur la conspira tion bonapartiste. D’après eux, le ministre aurait déjà proposé des mesures « pour empêcher la conspiration * et le général Pouay, arrivant de Londres, viendrait « rendre compte à M. Thiers, de sa visite à l’ex-empereur. » Comme la Commis sion de permanence a été convoquée pour le 25, on rattache le fait aux rumeurs que nous signalons, ce qui prête, on le conçoit. à de nombreux commentaires. Les hommes sérieux trouvent que ces alarmes sont dénuées de fondement. Il est certain que de nombreux personnages appartenant au second empire sortent de la retraite pour rentrer dans la vie poli tique, à l’occasion des Conseils généraux, et cette circonstance à laquelle on devait s’attendre, n’implique en rien des menées de nature à provoquer une crise. La lice est ouverte à tous, et il n’v a pas à s’éton ner que les bonapartistes en usent. C’est demain matin qu’ouvre la sous cription à l’emprunt de la ville de Paris, et, bien que la prime sur les nouveaux titres ait baissé aujourd’hui à la Bourse, on compte sur un énorme succès. On sait qu’il y aura 1,500,000 fr. de lots par an, que l’intérêt est de 12 francs et que l’obligation émise à 270 pour les titres libérés et à 277 pour les souscripteurs qui voudront bénéficier des délais de verse ment, sera remboursable à 400 francs en 75 ans. C’est le plus avantageux de tous les emprunts émis par la ville de Paris et, si la prime baisse, c’est qu’il y a des ban quiers quiontobtenu des titresen échange des bons de la ville; il y en a pour 40 mil lions environ sans compter 40 millions qui avaient été avancés à la ville, par des...