Extrait du journal

Nous vivons des heures d’inquiétude, et sommes indi gnés que, 20 ans après avoir conquis la paix par une victoire chèrement acquise, la sécurité du Pays soit à nouveau menacée. Des erreurs ont été commises. Mais en face de la menace étrangère, c’est l’avenir qu’il faut envisager. Gardons notre sang-froid ; nous comprenons tous que l’honneur du Pays et la vie des meilleurs de ses enfants sont en jeu. Ne compliquons pas la tâche de ceux qui ont actuellement la responsabilité du pouvoir et doivent conci lier les engagements pris avec le désir immense de conser ver une paix indiscutablement honorable. Le seuil moyen que nous ayons de les aider dans cette tâche qui nous tient tant à coeur est de continuer à faire chacun notre devoird’état en priant et travaillant, de toutes nos forces, au relèvement matériel et moral de la Patrie. N’oublions pas que la France fut victorieuse ; ayons une âme de vainqueurs; ayons confiance en nous-mêmes. La dignité silencieuse de ceux qui regagnent leur poste confond, une fois encore, tous ceux qui estimaient le Pays incapable de retrouver l’union sacrée qui le sauvera. Que notre commune tendresse pour les absents nous rapproche les uns des autres, les réconforte et nous console Aidons-nous les uns les autres, oublions nos querelles ; elles sont si peu de chose I Travaillons, unis et forts, confiants dans les destinées de la Patrie, à conserver la Paix, confiants dans la valeur de notre armée, si le malheur veut qu’elle ait à la conqué rir une seconde fois. Puissent alors, ceux qui subsisteront, veiller, mieux que nous, à ce qu’elle ne soit pas gâchée. Baran THENARD....