Extrait du journal

lcntement, regarda le Blondin avec calme et lui dit : — Je vous remercie, monsieur, de l’offre généreuse que vous me faites, mais je ne puis l’accepter. — De la délicatesse ! fit le Blondin. Ah ! mademoiselle... — Monsieur, poursuivit Alix , un seul met brisera notre entretien : j’ai un amour au cœur. Cette réponse était foudroyante pour un amant sérieux ; elle ne le lut pas moins pour le Blondin qui, croyant de bonne foi aux paroles,de Karnieuc, n’avait point songé à cet axiome : Un mari est toujours accepta ble quand il e-t riche pour la femme qui n’aime point ailleurs. -- Alix aimait ! Ceci dérangeait tous les plans de séduc tion, toutes les théories que s’était forgées depuis une heure M. le vicomte Léon de Merville; et il lut si altéré un moment, qu'Alix crut à la sincérité et à la profondeur ne son amour à un tel point qu'elle lui tendit la main et lui dit d’une voix tremblante d’emotion et de pitié : — Pardonnez-moi, monsieur... et croyez que si je le pouvais... je vous aimerais... Le Blondin était un garçon de ressources et d'énergie en face des femmes. Il pliait bien quelquefois, mais tl se redressait peu après plus fort et plus habile. il croisa les bras sur sa poitrine, reg«rda froidement Alix et lui dit : — Ainsi donc j’aurai souffert et pleuré en vain? Ainsi donc trois mots de votre bouehe briseront sans retour mes rêves d’avenir, mon bonheur, ma vie entière ! ainsi vainement je vous aurai aimée, ado rée... vainement me serai-je bercé d’espoirs enivrants et insensés? vainement aurai-je tout bravé pour vous ?...