Extrait du journal

cellente, il faut que la duchesse ait quelque chose à cacher. En ce cas, l’appointement officiel devient l’accessoire des bénéfices mystérieux. - ' La camériste passe à l’état de coq en pâle et amasse avec une rapidité terrible de quoi épouser l’employé à la caisse des consignations qui la battra le restant de ses jours. Puisque madame Dalmas et mademoi selle Suzanne ne voulaient point partager, il y avait donc un secret ? Voici ce que savaient mademoiselle Su zanne et madame Dalmas : La duchesse avait amené d’Amérique une compagne d’enfance nommée Isabelle, qui s’était mariée en France avec un atta ché de l’ambassade. Isabelle était femme du monde, et bien reçue partout, précisément à cause de son intimité avec madame la du chesse. Le matin de ce jour Isabelle était venue. Les deux caméristes avaient entendu peu de chose de la conversation entre elle et madame la duchesse. Isabelle avait passé la nuit à l’hôtel de Boistrudan ; c’était là le plus clair... Parmi des noms prononcés : le vicomte Henri de Villiers, M. George Leslie, le comte Albert de Rosen... Un seul de ces noms était familier à ma dame Dalmas et à mademoiselle Suzanne : Henri de Villiers avait fréquenté l’hôtel de Rivas, et même, selon l’estime des deux caméristes, il avait tenté quelque escarmou che contre le cœur inattaquable de madame la duchesse. C’était un beau cavalier, mais elles en avaient vu échouer tant d’au tres 1 H était de bonne heure encore quand Isa belle se retira. Madame la duchesse n’était...