Extrait du journal
Bourges 2 Septembre Le renouvellement des Conseils généraux. L’approche du renouvellement, par moitié, des Conseils généraux, ne nous permet pas de garder plus longtemps le silence sur l'altitude que nous croyons devoir prendre à l’égard de ces élections partielles qui intéressent, à un si haut degré, l'ad ministration des intérêts des deux départements composant l'ancienee province du Berry. Or, cette administration ne peut sauvegarder et servir utilement les intérêts en question, comme elle doit le faire, qu'à la condition absolue de rester complètement étrangère à la politique et, par là même, exclusivement préoccupée de la gestion qui lui incombe. Il faut donc que le choix des administrateurs à élire soit indépendant de toute idée de parti et ne subisse, de ce chef, l’estampille d’aucune espèce de patronage susceptible de fausser le but fondamen tal de ces élections et d’aboutir à ne faire d’un Conseil général qu’un champ-clos de polémique, de conflits et de rivalités. Il faut que le plus simple des hommes de la cam^ pagne, pour peu qu’il comprenne l’importance de la bonne gestion de ses propres intérêts, ne s’occupe qu’à discerner, à reconnaître l’homme de son can ton auquel il donnerait le plus volontiers sa con fiance, sans se laisser influencer par les balivernes, les mensonges et les calomnies des enjôleurs qui ne cherchent qu’à le tromper. C'est en nous plaçant à ce point de vue que nous repoussons d’avance toute candidature qui se pro duirait sous le couvert ou l'étiquette d’un patronage politique et, à plus forte raison, d’un patronage politique hostile à nos principes et à nos convic tions. Nons n’admettons pas et ne comprendrons jamais que les séances d’un Conseil général se passent en discussions où les passions politiques, l’esprit de parti et la recherche d’une vaine et bruyante popu larité sacrifient, sous prétexte de les servir, les inté rêts qu’on a reçu la mission et qu’on a le devoir d’administrer. Tel est cependant le triste spectacle que nous donnent trop souvent les séances orageuses de ces sessions où le temps se passe en discussions oiseuses ou stériles, pour laisser en suspens les questions les plus urgentes ou pour les résoudre contrairement aux vœux et aux intérêts des administrés. Les élections intégrales ou partielles des Conseils généraux n’éviteront ce fatal écueil qu’en se por tant exclusivement sur des candidats bien décidés à se dévouer, avant tout, à la gestion qui leur e»t confiée, en mettant de côté tous les calculs égoïstes de l’esprit de parti, de l’ambition politique et de la vaine popularité. C’est ainsi, et seulement ainsi que les populations trouveront dans le Conseil général de chaque dépar tement des administrateurs conscienlieux, intelli gents et vraiment économes des intérêts dont ils assument la responsabilité, Mais, nous le répétons, si quelque candidature venait à se produire sous une enseigne politique...
À propos
Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa Le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devint Le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher. Il traitait en quatre pages de toutes sortes d’actualités (littéraires, agricoles, scientifiques et politiques) et soutenait une ligne favorable à ce qu’il nommait une « monarchie chrétienne et tempérée ».
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