Extrait du journal
Correspondance parisienne. Paris, 9 juillet 1874. La séance d’hier n'a été signalée que par des résul tats négatifs ; mais ils ont, leur importance. Dans le scrutin sur l’ordre du jour de M. Lucien Brun, il n’y a eu que 451 votants, toute la gauche et un certain nombre de membres du centre gauche s’étant abstenus. Les 3.*8 voix qui se sont prononcées contre cet ordre du jour appariiennent à la droite, au centre droit, au ce il ire gauche et au parti bonapartiste. N 'est—il pas regrettable que des membres qui font profession de foi monarchique aient refusé de s’asso cier à un ordre du jour qui répudiait les attaques dirigées contre l’auguste représentant du principe monarchique ! Mais, malgré le spectacle attristant de ces détail lances, il n'en faut pas moins constater et admirer la fermeté de ce groupe des 79 royalistes, composé de membres de l’extrême droite cl de quel ques membres de la droite qui, en votant pour l’ordre du jour île M. Lucien Brun, ont vengé le manifeste de M. le comte de Chambord des qualifications injustes et tout au moins très-imprudentes émises par M. de Foui tou. Dans l’étal de division où se trouve l’Assemblée, vous remarquerez que ce groupe inébranlable des 79 est toujours appelé à peser d’un grand poids dans les délibérations parlementaires. Tous les partis, dans la Chambre, rendaient hom mage, hier, à la dignité cl à la fermeté de M. Lucien Brun dont l’éloquence rappelle les beaux jours de la tribune illustrée par Lamé et de Serre. On peut dire que le général Changarnier, en faisant triompher l’ordre du jour pur et simple, a été le seul j Vainqueur de celle journée si funeste au crédit de j l’Assemblée, car il a rendu désormais impossible toute j combinaison, qui, suit par l’organisation d’un septen nat impersonnel, soit par l’établissement de la répu blique, voudrait définitivement fermer la porte à la monarchie. Quand l’illustre général est monté à la tribune, tout le monde a remarqué combien il avait l’air tout à la fois résolu et navré du spectacle que l’Assemblée venait de montrer, Nous avions bien raison, il y a quelques jours, de vous dire que nous touchions à de graves évènements. Le message de ce jour est gros de conflits avec la représentation nationale ; admettra-t-elle que le vote du 20 novembre a enchaîné la souveraineté ? si elle ne l’admet pas? si elle proteste? que feront le maré chal et les ministres? Aucun coup d’Etat n’a été pré cédé par un message d’un ton plus césarien. De Saint-Chéron....
À propos
Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa Le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devint Le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher. Il traitait en quatre pages de toutes sortes d’actualités (littéraires, agricoles, scientifiques et politiques) et soutenait une ligne favorable à ce qu’il nommait une « monarchie chrétienne et tempérée ».
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