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Courrier du Berry, 11 août 1879

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Courrier du Berry
11 août 1879


Extrait du journal

CONTINUATION DE LA GUERRE AUX ÉCOLES CHRÉTIENNES A l’unanimité moins vue voix, le conseil municipal a invité hier le préfet de la Seine à procéder, pour la prochaine rentrée scolaire, à la laïcisation géné rale de toutes les écoles congréganistes de filles et de garçons appartenant à la ville de Paris. La voix qui s’est élevée, seule, contre ces inqua lifiables attentats aux droits les plus sacrés des pères de famille, est, avons-nous besoin de le dire, celle de M. Riant. Le nouvel élu du quartier de l’Europe a protesté en termes émus, mais avec un grand tact et une modération remarquable, et nous ne pouvons résister au désir de reproduire, en partie du moins, les paroles de cet homme de bien qui fut notre candidat. Nous transcrivons le compte-rendu : « C’est avec une vive émotion, a dit M. Riant, que j'ai lu le rapport de M. Hovelaeque. Il m’a semblé que j’avais le devoir impérieux de répondre à ces attaques peut-ê.ve inconscientes. Ceux qui parlent de supprimer les congrégations, ne coon lisssenl ni la religion, ni s'*s ministres. Si le conseil votait les conclusions du rapport, il serait en opposition avec l’opinion publique qui, le 3 août, s'est prononcée en faveur de la liberté d’enseignement en me donnant une écrasante majorité. Et je suis certain d’exprimer l’opinion de Paris entier en disant : Laissez sub sister côte à côte les écoles libres et congréganistes. * Peut-être, messieurs, le Conseil sera-t-il rem placé par un aut e qui voudra supprimer les écoles laïques. Alors mol, je me lèverai pour les défendre. Partout où il y a concurrence, les écoles sont bon nes. Partout où il y a monopole, elles sont insuffi santes. Partout, les élèves congréganistes obtien nent des bourses dans les concours. Leur supério rité s’affirme. Voulez vous qu’ou dise : Ne pouvant plus les vaincre, vous les avez supprimés ? Enfin, messieurs, les journaux vous ont fait savoir qu’un grand courant s’élevait dans le pays entier contre la suppression de la liberté de l’enseignement. Mon élection vous a prouvé que ce courant existe dans Paris. C’est en vain que l’on dit : 11 faut opposer la France d’aujourd’hui à celle d’autrefois ; il n’y a qu’une France, messieurs, et ceux qui lu veulent diviser, sont coupables. Pour moi, il n’y a pas incompatibilité entre le catholicisme et la liberté. Mais on commence à dire qu’il y a incompatibilité entre la liberté pour tous et vous. Tâchez qu’il n’en soit pas ainsi, et vous, mandataires du suffrage uni versel, respeclez-le, quand il se prononce comme il s’est prononcé le 3 août dernier, en faveur de l'enseignement libre. » Plusieurs membres. — La clôture ! la clôture ! M. Rigaut. — Je prie le conseil de ne pas pronon cer la clôture. On a toléré l'attaque, il est bon d’en tendre la défense. M. Jules Roche. — On ne répond pas à ces paro les-là ! M. Hovelaeque. — Je suis aux ordres du Conseil, mais je crois plus digne de ne pas répondre à de pareilles attaques. La clôture est prononcée Pas de commentaires, n’est-ce pas ? Aux pères de famille à juger maintenant de quel côté est le droit, la dignité, la tolérance et la liberté. La lettre suivante a été remise par l’honorable M. Riant, à M. le préfet de la Seine. Celte lettre revendique avec fermeté les droits des pères de famille, et contient une énergique protestation contre la proscription inique dont sont victimes les Frères et les Sœurs qui dirigent, avec un admirable dévouement chrétien, les écoles con gréganistes. Lettre adressée le 8 août 1879 à M. le préfet de la Seine, par M. F. Riant, conseiller municipal. e Monsieur le préfet, • » Malgré lu protestation que j’ai fait entendre au conseil municipal dans sa séance du 7 août, contre la suppression de toute nouvelle école congré ganiste, vous venez de prendre des arrêtés d’expul sion contre les Frères et les Sœurs des établis sements qu’ils dirigeaient, à la satisfaction de toutes les familles, boulevard de l’Hôpital, rue du Moulindes-Prés, rue Pajol, rue Gavé, rue Pelleport. • Vous tenez à pousser jusqu’au bout une œuvre de passion que le public considère comme détes table. » Je vous en prie, Monsieur le préfet, ne fermez pas les yeux à l’évidence du mouvement d'opinion qui s’est manifesté le 3 août. • Ma personnalité, le quartier de l’Europe ne sont rien ici : seule, la Liberté d’Enseignement que vous supprimez est en jeu. » Tandis que vous affirmez de jour en jour ne vouloir la liberté que pour vous et pour vos doc trines, le Peuple, croyez-moi bien, veut la liberté pour tout le monde. » Vos persécutions : il les désapprouve. » Il commence à trouver que ces mots : Liberté, égalité, fraternité, ne sont que duperie, puisque vous bannissez de vos arrêtés comme le conseil municipal bannit de ses délibérations, et que vous confisquez à votre profit seul, les idées qu’ils repré sentent. * Vos arrêtés d’expulsion sont de véritables arrêts de proscription. La proscription : le peuple g...

À propos

Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa Le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, le journal devint Le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher. Il traitait en quatre pages de toutes sortes d’actualités (littéraires, agricoles, scientifiques et politiques) et soutenait une ligne favorable à ce qu’il nommait une « monarchie chrétienne et tempérée ».

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